Recul marqué des revenus de placements des Québécois

Par Ronald McKenzie | 9 février 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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De 1982 à 2008, les revenus que les Québécois ont tirés de leurs placements ont reculé de 23,5 %, passant de 3 400 $ à 2 600 $ (en dollars constants de 2008). Durant la même période, les revenus d’emploi et de travail autonome ont progressé de près de 23 %, soit de 41 400 $ à 50 800 $.

Voilà quelques constats que fait l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) dans une étude rendue publique le 8 février.

Par revenus de placements, l’ISQ entend les intérêts, les dividendes et les revenus de locations, mais il exclut les revenus en provenance des REER et des régimes complémentaires de retraite.

Autres découvertes :

– Les Québécois étaient proportionnellement moins nombreux à toucher des revenus de placements en 2008 (31,3 %) qu’en 1982 (47,3 %).

– Des 3,6 milliards de dollars que touchaient annuellement les Québécois âgés de 25 à 54 ans de ces revenus en 1982, il n’en restait plus que 2,5 milliards en 2008.

– Les données montrent que le recul des montants et des proportions s’est fait sentir surtout de 1982 à 1994.

Plusieurs facteurs expliqueraient ce phénomène. D’abord, la chute des taux d’intérêt tout au long de ce quart de siècle aurait poussé les épargnants à investir leur argent dans des produits générateurs de gains en capital (comme les fonds d’actions). Or, l’ISQ ne considère pas les gains en capital imposables comme étant des revenus de placements.

Cela dit, il convient de noter que les taux des CPG sur cinq ans sont passés de 15 % au début de l’année 1982 à 5 % en janvier 1994 pour terminer à 3 % en 2008. Pour les mêmes périodes, le rendement moyen des obligations négociables du gouvernement canadien (3 à 5 ans) a diminué de 16,1 % à 5,1 % pour se chiffrer à 3,0 % en 2008.

Ensuite, l’accès plus facile au crédit à la consommation aurait réduit « les impératifs de constitution d’une réserve d’épargne de prévoyance pour faire face aux imprévus », explique l’ISQ.

Enfin, soucieux de préparer leur retraite, les Québécois vieillissants auraient délaissé les dépôts bancaires et les CPG à faible rendement pour «des investissements privés régis spécifiquement en fonction de la retraite», comme les REER. L’ISQ indique que c’est surtout parmi les Québécois âgés de 45 à 54 ans que les revenus de placements ont le plus diminué, passant de 5 800 $ à 2 600 $ (- 55 %) au cours de la période étudiée. Cela confirmerait l’hypothèse de la préparation de la retraite.

Chez les 25 à 34 ans, ces revenus n’ont décru que de 23 % (de 2 100 $ à 1 600 $). L’écart entre les deux groupes d’âge, qui était de 3 700 $ en 1982, s’est rétréci à 1 000 $ en 2008, souligne l’ISQ.

Ronald McKenzie