REER : éliminer la limite d’âge pour les cotisations?

18 mars 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Happy mature couple embracing eachother at their home

« Pour son prochain budget, je suggère à M. Flaherty de faire table rase des minimums et de laisser les gens retirer leur capital au fur et à mesure qu’ils en ont besoin, quel que soit leur âge. En sachant pertinemment que tout montant posthume sera traité en revenu imposable, la plupart d’entre eux feront des retraits à un moment donné plutôt que laisser ce capital s’accumuler indéfiniment. »

À la veille du dépôt du budget fédéral, de plus en plus d’observateurs réclament des assouplissements majeurs à la réglementation des REER et des FERR. La citation du paragraphe précédent est de l’un d’entre eux, Steven Kelman, chroniqueur émérite à Morningstar Canada.

Il appuie son opinion sur deux arguments.

1. Une pénurie de main-d’oeuvre se profile à l’horizon : des mesures encourageant les travailleurs à rester au boulot s’imposent. Les aînés en bonne santé qui souhaitent continuer à travailler après 71 ans devraient profiter d’une réglementation leur permettant de reporter leurs impôts grâce à leurs cotisations REER. Ainsi, ils éviteront que le gouvernement récupère les prestations auxquelles ils ont droit, comme la Pension de la sécurité de la vieillesse. Autrement, ces aînés actifs seront pénalisés financièrement pour contribuer au développement économique du pays.

2. Les lois actuelles prévoient que les retraits des FERR doivent être basés sur l’âge du plus jeune conjoint : ce faisant, elles favorisent indûment les personnes âgées dont les conjoints sont beaucoup plus jeunes. Elles sont donc discriminatoires envers les personnes seules ou les couples proches en âge.

Steven Kelman croit que, en éliminant la limite d’âge, le gouvernement viendra en aide aux milliers de Canadiens qui n’ont pas pu cotiser au maximum dans leur REER lorsqu’ils étaient jeunes. « Certes, nous connaissions les avantages des REER, mais nous avions d’autres priorités plus urgentes, telles que rembourser nos prêts hypothécaires ou habiller nos enfants », souligne-t-il. Plus important, il était impossible de reporter les droits de cotisation inutilisés avant 1991. Une foule d’épargnants n’ont donc pas pu maximiser leurs cotisations lors des deux premières décennies de leur vie active.

Et puis, quand les Canadiens ont enfin des revenus disponibles pour cotiser, ils sont soumis à d’importantes limitations. Au début des années 1970, les droits de cotisation maximum revenaient à 20 % du revenu gagné, à concurrence de 5 500 $, ou de 3 500 $ s’ils participaient à régime de retraite d’employeur. Il est vrai qu’Ottawa a haussé ces limites, mais ces augmentions ont été lentes et « traînaient loin derrière l’inflation et la croissance salariale ».

« Si M. Flaherty nous permet de cotiser aussi longtemps que nous demeurerons dans la population active, il nous donnera l’occasion de rattraper enfin une partie du temps perdu », espère Steve Kelman.