Refroidissement du marché immobilier

18 juillet 2012 | Dernière mise à jour le 18 juillet 2012
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Les plus récents chiffres de ventes de maisons au Canada suggèrent que le marché immobilier montre des signes de ralentissement, estime le Service des études économiques de BMO. Dans une situation que l’on pourrait qualifier de transitoire, les ventes de maisons au pays ont reculé, alors que les prix se sont maintenus ou ont augmenté.

L’Association canadienne de l’immeuble indiquait cette semaine que le marché résidentiel de la revente avait baissé de 1,3 % en juin, par rapport au mois précédent. La baisse est plus prononcée si l’on compare à juin 2011, puisqu’elle se chiffre à -4,4 %.

« Les rumeurs entourant la fin des hausses de prix des maisons au Canada ont été grandement exagérées, du moins jusqu’à ce jour. Ce qui n’est pas exagéré, par contre, c’est le ralentissement des ventes, dit Doug Porter, économiste en chef délégué chez BMO Marchés des capitaux. Les nouvelles règles plus restrictives qui régissent l’assurance hypothécaire depuis la semaine dernière refroidiront un marché qui a déjà vu 16 de ses 26 principales composantes géographiques enregistrer des chutes de ventes en juin. »

Les données sur le volume total de ventes en juin tranchent avec la tendance observée jusqu’à maintenant cette année. Les ventes avaient enregistré une augmentation moyenne de 7 % au cours des 5 premiers mois de 2012, par rapport à l’an dernier.

Hausse des prix partout sauf à Vancouver À l’échelle nationale, les prix moyens ont fléchi en juin de 0,8 % par rapport à juin 2011. Le prix moyen d’une maison au Canada se situe ainsi à 369 339 $.

Mais dans les faits, c’est à Vancouver que les baisses de prix ont été marquées, tirant vers le bas la moyenne nationale. Environ 70 % des villes canadiennes continuent d’afficher des augmentations de prix malgré le déclin effectif, avec une augmentation moyenne de 1,9 % par rapport à l’an dernier dans les 26 plus grands marchés.

« À Toronto, les prix sont en hausse de 6,8 % par rapport à l’an dernier, tandis que le repli de 13,3 % enregistré à Vancouver est la seule baisse à deux chiffres au Canada, affirme l’économiste de la BMO. De façon plus générale, la Colombie-Britannique est devenue un marché d’acheteurs, les ratios ventes-nouvelles inscriptions se situant bien en dessous des niveaux normaux. D’un autre côté, Calgary est incontestablement le marché le plus effervescent, ayant enregistré des ventes en hausse de 16,7 % cours de la dernière année. C’est l’un des trois seuls marchés qui ont réalisé des gains de ventes dans les deux chiffres. »

Impact des nouvelles règles Les nouvelles règles hypothécaires que le gouvernement fédéral a décrétées pour essayer de calmer le marché immobilier arrivent peut-être à un moment peu opportun, estiment des spécialistes. « Même avant l’entrée en vigueur des nouvelles règles, tous les signes annonçaient déjà un refroidissement du marché immobilier canadien. Les nouvelles règles vont simplement équivaloir à tirer fort sur une porte qui est en train de se fermer », souligne M. Porter.