Régimes privés de retraite : les familles riches s’éloignent des familles pauvres

27 septembre 2006 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(27-09-2006)On sait que l’écart de revenu entre les familles riches et les familles pauvres ne cesse de s’accentuer au Canada depuis une vingtaine d’années. Cette inégalité se reflète maintenant dans le financement de la retraite, constate Statistique Canada dans une étude échelonnée de 1986 à 2003 dont les résultats ont été publiés mardi dernier.

L’agence canadienne fait les constats suivants:

* En 1986, les familles biparentales riches(dans les 20 % supérieurs de la répartition des gains)versaient en moyenne 8 000 $ dans des REER et des régimes privés de retraite. En 2003, les familles équivalentes cotisaient à hauteur de 11300 $, ce qui représente une augmentation « substantielle », note Statistique Canada.

* En 1986, les familles biparentales pauvres(dans les 20 % inférieurs de la répartition des gains)versaient en moyenne 1 200 $ dans des REER et des régimes privés de retraite. En 2003, ce montant était demeuré le même… * Chez les mères seules âgées de 35 à 54 ans, celles appartenant au cinquième supérieur de l’échelle des gains ont cotisé en moyenne 3600 $ à un REER et à un régime privé de retraite en 1986. En 2003, le montant était de 4 900 $. * Chez les mères seules âgées de 35 à 54 ans, celles appartenant au cinquième le plus bas en 1986 ont cotisé en moyenne 300 $. En 2003, la situation s’est dégradée, puisque le montant est descendu à 200 $. * De 1986 à 2003, le pourcentage d’hommes de 35 à 54 ans participant à un régime privé de retraite a diminué, passant de 43 % à 34 %. Ce fut le contraire pour les femmes du même groupe d’âge. En 1986, 20 % d’entre elles cotisaient à un régime privé de retraite. Dix-sept ans plus tard, elles étaient 29 % à le faire.

Face à ces données, Statistique Canada ne peut que conclure que «le niveau de préparation à la retraite des familles canadiennes, qui était relativement inégal au milieu des années 1980, l’est devenu encore plus au cours des deux dernières décennies».

De plus, ces résultats comportent des répercussions importantes pour l’avenir, car la maturation du Régime de pensions du Canada et du Régime de rentes du Québec a entraîné «une réduction substantielle de l’inégalité de revenu entre les personnes âgées, du début des années 1980 au milieu des années 1990». En l’absence de tendances contraires, l’inégalité croissante du niveau de préparation à la retraite des familles canadiennes signifie que la répartition du revenu familial entre les personnes âgées pourrait devenir plus inégale au cours des années à venir.