Rester en contact avec les clients… pendant son congé de maternité

8 mars 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Alors que plusieurs conseillers embrassent cette carrière à cause de la flexibilité, ce n’est toujours pas facile de prendre un congé de maternité ou un congé parental, du moins pas dans sa forme traditionnelle. Plusieurs conseillers sont propriétaires de leur firme et ne peuvent se permettre de relaxer, même si bébé est arrivé.

« À aucun moment n’ai-je fermé la porte et suis partie pour un an », dit Jessica Chard. Cette mère de trois enfants est conseillère principale et directrice de la gestion de patrimoine à ScotiaMcLeod en Ontario, a pris son premier congé de maternité il y a plus de 10 ans. « ScotiaMcLeod m’a installé un bureau complet à la maison pendant mon premier congé. Ce n’était pas nécessairement ce que je voulais, mais je souhaitais vraiment rester en lien avec le bureau. »

Mme Chard affirme que la nature de son travail lui permet une sorte de flexibilité différente. En bâtissant une équipe efficace au bureau et en ayant les outils technologiques à la maison, elle a été en mesure de travailler à la maison, tout en s’occupant de ses enfants.

« Je n’ai jamais senti qu’on me mettait à l’écart, explique-t-elle. Mais je voulais savoir ce qui se passait avec mes clients. J’ai dû renoncer à un certain contrôle et m’engager à travailler tous les soirs, une fois les enfants au lit. » Mme Chard affirme qu’elle ne savait pas avant de partir en congé de maternité combien de temps durerait son congé, ce qui a causé du stress à ses collègues.

« La première étape est d’aller voir votre patron et de lui dire : “Voici comment je veux que mon congé de maternité se déroule et voici comment vous pouvez me faciliter les choses” », lance Mme Chard.

Elle conseille également de contacter tous les clients avant de partir afin de s’assurer qu’ils se sentent en confiance et qu’ils savent qui contacter en cas d’urgence.

5 conseils utiles

  • 1. Continuer à lire les journaux. Jessica Chard avoue que sa troisième grossesse a coïncidé avec la crise économique de l’automne 2008. « C’était une période où les marchés étaient extrêmement volatils, explique-t-elle. J’ai eu mes deux premiers enfants alors que le marché était à la hausse et mes clients ne s’inquiétaient pas même si j’étais en congé. J’ai eu un bébé en pleine crise économique et j’étais de retour au bureau en moins de deux semaines. »
  • 2. Soyez prêt à renoncer à un certain contrôle. Dans certains cas, cela signifie d’accepter que ce soient vos collègues qui s’occupent des problèmes urgents. Dans d’autres cas, cela veut dire de trouver des gens compétents qui pourront s’occuper de votre bébé à la maison.
  • 3. N’essayez pas de tout faire en même temps. Consacrez votre temps exclusivement à votre bébé pendant la journée et réservez des périodes où vous répondrez aux problèmes urgents du travail.
  • 4. Parlez avec franchise à vos collègues et patrons. En faisant de la sorte avec des directeurs et collègues, Rebecca Broadley a eu le temps de former quelqu’un afin qu’il s’occupe des dossiers de ses clients et elle a négocié le droit de maintenir le contact avec ses clients pendant son congé de maternité.
  • 5. Soyez clair avec vos clients. Rencontrez-les tous avant de partir afin de régler les problèmes avec leur dossier. Faites-leur savoir comment vous contacter ou qui contacter en cas d’urgence.

Se préparer C’est en plein ce qu’a fait Rebecca Broadley avec ses clients. Planificatrice financière à BMO à Calgary, Mme Broadley a consacré la dernière moitié de 2011 à former un jeune conseiller afin qu’il s’occupe de ses dossiers pendant son absence. Elle s’assurait en même temps que ses clients soient tous à l’aise avec son départ.

« J’ai eu des rencontres avec chacun de mes clients, pour revoir leurs plans financiers et les présenter à mes collègues, explique-t-elle. J’ai consacré beaucoup de temps à m’assurer que mes clients sachent qu’ils pouvaient communiquer avec moi en cas de besoin. C’est mon premier enfant. C’est difficile à avouer, mais j’ai l’impression que je vais vérifier mes courriels au moins une fois par jour. »

Même si elle est sûre que ses clients sont entre bonnes mains, elle ne se sentait pas à l’aise de prendre toute une année de congé. « Je pense prendre les neuf premiers mois et mon mari prendra congé pour les trois mois restants », explique Rebecca Broadley.

Au-delà du bébé Mme Broadley n’est pas la seule dans l’industrie à prendre des congés non traditionnels.

Kristine Douglas, propriétaires de Douglas Team, Investment Planning Counsel, en Ontario, était de retour au bureau trois jours après la naissance de son bébé, il y a neuf ans.

« Mon mari a pris le congé, explique Mme Douglas. Nous savions, tout simplement, que nous voulions de la flexibilité dans notre vie, que nous n’aurions pas eue si je n’avais pas créé ma propre firme. »

Après quelques années à jongler avec différents arrangements pour la garde des enfants, un deuxième bébé ayant vu le jour, Mme Douglas et son mari − lui aussi planificateur financier − ont décidé que ce serait lui qui resterait à la maison avec les enfants pour une période indéfinie.

« S’il travaillait à temps plein, il aurait un horaire de vacances strict et un travail de bureau de 8 h à 18 h, illustre Kristine Douglas. Pour nous, ça s’est fait sans effort. Une fois que les filles seront au secondaire, peut-être recommencera-t-il à travailler, mais pour l’instant, c’est un cadeau merveilleux qu’il puisse rester à la maison. »