Retour vers le passé

Par Cimon Plante | 6 octobre 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Connaissez-vous David Dreman? C’est un investisseur et l’auteur de Contrarian Investment Strategy: The Psychology of Stock Market Success, son premier livre, qui a été publié au tournant de 1980, alors que le marché boursier américain n’avait offert aucun rendement positif depuis 10 ans, comme nous le vivons aujourd’hui.

À cette époque, M. Dreman était l’un des seuls optimistes quant à l’avenir des titres boursiers.

C’est trois ans plus tard, soit en 1982, que le marché lui donna raison. Le S&P 500 passa de 103 points à 1500 points en moins de 20 ans. Ce rebond des marchés durant les années 80 en surprit plus d’un, car, en 1979, les solutions de rechange en investissement étaient assez nombreuses. Par exemple, le site ForecastChart.com démontre que les CPG d’institutions financières offraient, à cette époque, un taux de plus de 10 % par année. Il devait être difficile de choisir entre les actions et les placements garantis.

Aujourd’hui, M. Dreman confirme à nouveau, sur le site du magazine Forbes, son enthousiasme pour les titres boursiers. Par contre, s’il y a quelques similitudes entre 1979 et aujourd’hui, il y en a également plus d’une entre 1949 et notre époque.

En 1949, le monde entier payait toujours le prix de la Seconde Guerre mondiale. La Grèce nageait en pleine guerre civile. L’Angleterre faisait face à un endettement inquiétant à la suite de la nationalisation de plusieurs industries. Aux États-Unis, le taux de chômage était de 7,9 %. De plus, selon un document de l’Université Northwood, le ratio de dette publique aux États-Unis atteignait un taux de 97,5 %. Ce niveau a été égalé seulement en 2011. Le marché boursier avait subi les chocs de la Grande Dépression et de la Seconde Guerre mondiale et avait affiché une forte volatilité durant cette période. Dès lors, les attentes envers cette classe d’actif étaient faibles.

Dans les années 40, le gouvernement américain avait tellement emprunté pour financer ses efforts de guerre que, de 1942 à 1951, la Réserve fédérale perdit son indépendance. Le gouvernement désirait garder les taux à court terme en deçà de 0,375 % et les taux à long terme à 2,50 %. Ainsi, les taux hypothécaires et les placements garantis offraient des taux très bas.

En raison de ce contrôle des taux, les épargnants se sont tournés vers des options autres que les placements garantis, ce qui engendra une envolée des prix des actions boursières.

Aujourd’hui, l’Europe est en pleine crise financière, le taux de chômage aux États-Unis se situe autour de 9 %, le taux des fonds fédéraux est à 0,25 % et le taux des bons du Trésor à 10 ans est inférieur à 2,05 %. Le pessimisme est généralisé, et les choix sont limités.

Si l’histoire se répète, les conditions semblent favorables pour les actions, car, de 1949 à 1956, le marché américain a augmenté de plus de 165 %. Mais, comme David Dreman, même si nous trouvons que le marché boursier est à un prix d’aubaine, il se peut que cela prenne quelque temps avant que ces gains se matérialisent. La baisse des marchés pourrait se poursuivre, car nous vivons une situation particulièrement dangereuse à l’échelle internationale.

Alors, comment investir dans cet environnement? Vous devriez conserver les titres que vous possédez actuellement et dans lesquels vous avez déjà investi. Pour votre liquidité, vous devriez investir dans le marché graduellement, en investissant par tranches, à travers le temps. Dès lors, vous agirez prudemment, durant cette période turbulente, tout en vous préparant à réaliser des profits dans le futur.

Le prix du cuivre : indicateur de l’économie

La chute récente – de plus de 20 % – du prix du cuivre a surpris plusieurs investisseurs.

Le cuivre est un élément important dans la fabrication de plusieurs produits, allant du iPad à certaines pièces de plomberie. Le prix de ce métal est donc un bon indicateur économique.

Cette baisse peut aussi annoncer un ralentissement économique en Chine. Selon l’administration des douanes chinoises, les importations de cuivre sont en baisse de 26 % cette année.

De plus, le prix du cuivre peut être utile afin de prévoir la direction des marchés, particulièrement depuis la récente crise financière. À ce moment, le cuivre avait chuté bien avant les marchés boursiers. Selon un article du Wall Street Journal, le creux du prix de ce métal avait été atteint en décembre 2008, tandis que la Bourse avait atteint son creux en mars 2009. Depuis, la corrélation entre le prix du cuivre et la Bourse est très forte. C’est pour cette raison qu’un analyste technique chez MKM Partners mentionne qu’il faudra attendre que la situation du prix du cuivre se stabilise avant de voir la même constance dans les marchés.

J’ai rédigé le présent commentaire afin de vous donner mon avis sur différentes solutions et considérations en matière d’investissement susceptibles d’être pertinentes pour votre portefeuille de placements. Ce commentaire reflète uniquement mes opinions et peut ne pas refléter celles de Banque Nationale Groupe financier. En exprimant ces opinions, je m’efforce d’appliquer au mieux mon jugement et mon expérience professionnelle du point de vue d’une personne appelée à suivre un vaste éventail de placements. Par conséquent, le présent rapport représente mon opinion éclairée et non une analyse de recherche produite par le Service de recherche de la Financière Banque Nationale.

Cimon Plante