Retraite : les régimes canadiens s’adaptent au risque

Par La rédaction | 11 novembre 2015 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
4 minutes de lecture

Les promoteurs de régimes évoluent dans leurs pratiques de gestion des risques afin de s’adapter à l’environnement volatil des placements et au passif de leurs régimes de retraite, conclut un sondage mondial publié hier par Aon Hewitt.

Cette étude a été menée auprès d’une centaine de promoteurs canadiens de régimes de retraite à prestations déterminées, représentant plus d’un million de participants dont les actifs combinés avoisinent les 200 milliards de dollars.

Comparativement aux résultats des sondages précédents réalisés par Aon Hewitt, l’édition 2015 de l’étude suggère que les promoteurs établis au pays « agissent de façon plus proactive et adoptent une approche à long terme de la gestion des risques ».

ÉTABLIR UN OBJECTIF À LONG TERME

Ainsi, quelque 93 % des répondants canadiens interrogés ont déclaré avoir établi un objectif à long terme (contre 87 % en 2013 et 50 % en 2009), tandis que la moitié d’entre eux se disaient sûrs que leur plan d’action pour l’atteindre était « solide ».

En outre, plus d’un répondant sur trois (37 %) ont identifié la stabilité des coûts comme un objectif à long terme, alors que cette proportion grimpe à 50 % pour les entreprises cotées en Bourse.

Le sondage révèle aussi qu’une proportion importante des promoteurs de régimes met en place une stratégie de placement élargie pour contrer la volatilité persistante des marchés boursiers et obligataires.

PLUS DE PLACEMENTS ALTERNATIFS

Résultat, plus d’un tiers des sondés (35 %) ont affirmé leur intention d’accroître l’exposition de leur régime aux placements alternatifs au cours des 12 prochains mois, alors que 27 % ont préféré déléguer entièrement la mise en œuvre de leur politique de placement à un tiers.

Dans le même temps, près de quatre répondants sur cinq (83 %) disent suivre désormais régulièrement le rendement de l’actif, du passif et du niveau de financement.

Même si la façon dont les promoteurs abordent les risques liés à l’actif de leurs régimes a beaucoup évolué depuis ces dernières années, l’enquête relève « une variation énorme » dans le degré et le type de changements qu’ils apportent aux prestations de ces régimes selon que leur statut est public ou privé.

LA GESTION DU RISQUE AVANT TOUT

« Dans les deux cas, l’accent est plus que jamais mis sur la gestion du risque. Dans le secteur privé, les fermetures de régimes et leur passage vers des régimes à cotisation déterminée sont déjà largement achevés, mais la recherche de nouvelles stratégies pour réduire ou éliminer les risques se poursuit », commente Claude Lockhead, associé exécutif de la pratique Retraite d’Aon Hewitt.

« Dans le privé, ajoute-t-il, ce qui compte le plus c’est le règlement du passif, alors que les promoteurs de régimes cherchent à éliminer le passif des régimes de retraite à prestations déterminées de leur bilan par l’entremise d’offres de paiements forfaitaires et d’achat de rentes. »

Du côté du secteur public, poursuit Claude Lockhead, « on constate une certaine préférence pour la structure des régimes à prestations déterminées, mais d’une façon qui soit plus durable. Les promoteurs de régimes du secteur public explorent de plus en plus les stratégies qui équilibrent les besoins de toutes les parties prenantes grâce à un meilleur partage de risques et de coûts ».

DIVERSIFICATION ET RÉDUCTION DU RISQUE

Selon Aon Hewitt, la diversification et la réduction du risque sont les principales tendances qui se dessinent chez la plupart des promoteurs.

« Que ce soit par la réduction de l’exposition aux titres boursiers (en particulier les actions canadiennes), l’augmentation des obligations (surtout celles de sociétés ou à longue échéance) ou l’augmentation de la part du portefeuille allouée aux placements alternatifs et à l’immobilier, les promoteurs canadiens passent à l’acte et ont l’intention d’en faire davantage », conclut la firme.

La rédaction vous recommande :

La rédaction