Retraite : s’inspirer des femmes?

Par Ronald McKenzie | 9 mai 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Closeup portrait of a beautiful daughter embracing her mother

Plus que les hommes, les femmes sont davantage susceptibles de mieux profiter de la retraite et d’être plus heureuses en vieillissant, révèle une récente étude de BMO Groupe financier. La raison en est fort simple : même si leurs perspectives de retraite sont moins favorables que celles des hommes, les femmes semblent avoir acquis les habiletés nécessaires pour s’adapter à leur nouvelle vie.

Phénomène connu, les femmes doivent relever des défis supplémentaires dans la préparation de leur retraite. Par exemple :

– Comme elles vivent généralement plus longtemps que les hommes, elles doivent disposer d’une épargne-retraite capable de les soutenir durant une longue période.

– Les femmes ayant une expérience de travail plus intermittente, elles sont plus susceptibles de recevoir des prestations de retraite moins élevées.

– Le veuvage et le divorce, qui affectent surtout les femmes, réduisent leurs revenus de retraite.

Pourtant, ces écueils financiers n’empêchent pas les femmes de jouir de leur retraite. Même qu’elles sont généralement plus nombreuses que les hommes à qualifier leur retraite de « très réussie », indique l’étude de BMO. Elles ont aussi tendance à être plus heureuses en vieillissant.

Comment expliquer cet apparent paradoxe?

D’abord, comme on pouvait s’y attendre, les hommes et les femmes ont des attitudes différentes à l’égard de l’argent. Ce qu’elles apprécient de l’argent est le sentiment de sécurité qu’il offre, plutôt que les produits et services qu’il permet d’acheter. « Les femmes accordent de 15 à 20 fois plus d’importance à la sécurité financière et la liberté que l’argent leur assure qu’au respect qu’il suscite et au statut qu’il procure », explique BMO. Par ailleurs, les femmes s’inquiètent plus que les hommes de leur niveau d’endettement et se soucient beaucoup plus que ces derniers d’avoir assez d’argent pour subvenir à leurs besoins. En général, ce sont de bonnes épargnantes, mais des investisseuses timorées.

Ensuite, les femmes partent à la retraite avec des attentes moins élevées que celles des hommes quant au montant dont elles devront disposer pour financer leurs vieux jours. Près d’un homme sur trois affirme qu’il lui faudra 1 million de dollars ou plus pour la retraite, alors que seulement une femme sur cinq dit qu’il lui en faudra autant. La plupart des femmes affirment qu’elles auront besoin de moins de 500 000 $.

Enfin, des facteurs non financiers favorisent les femmes à la retraite. Leur réseau de contacts sociaux est souvent mieux tissé que celui des hommes qui, lorsqu’ils cessent de travailler, constatent qu’ils n’ont pas véritablement de but précis dans la vie. « Cette situation se traduit par un taux élevé de dépression et d’anxiété chez les hommes », souligne l’étude. En comparaison, les femmes retraitées s’identifient encore très étroitement aux relations qu’elles ont bâties lorsqu’elles prenaient soin de leur famille.

Par ailleurs, sur le plan social, vivre seul aujourd’hui n’est plus considéré comme une tare. « La société ne réprouve plus le divorce autant qu’avant. Ainsi, constatant que leur retraite pourrait durer 25 ans ou plus, d’aucuns pourraient choisir de ne pas la vivre en compagnie d’une personne avec laquelle ils n’ont plus d’affinités », dit BMO. Or, de ce point de vue, les femmes ont une capacité d’adaptation plus poussée que celle des hommes.

Bref, même si elles semblent pénalisées financièrement, les femmes peuvent tirer leur épingle au jeu de la retraite. Toutefois, cela ne les dispense pas d’améliorer leurs connaissances en matière de gestion d’argent. Pour vivre une retraite plus confortable, elles auraient intérêt à :

– Agir de façon plus proactive en participant davantage au processus de planification financière.

– Commencer à planifier tôt pour assurer leur sécurité financière à la retraite.

– Connaître et à comprendre certains aspects qui pourraient compromettre leur retraite, notamment des revenus moins élevés au cours de leur vie, des obligations en matière de prestation de soins, une espérance de vie plus longue et le possible besoin de soins médicaux et de soins de longue durée.

– Développer une plus grande confiance dans leurs connaissances du domaine financier, afin d’être mieux disposées à investir de façon plus audacieuse, ce qui leur permettrait de faire durer plus longtemps leur épargne-retraite.

Et les hommes dans tout ça? Eh bien, eux aussi doivent s’améliorer. Entre autres, il faut qu’ils soient plus ouverts aux conseils d’experts et plus conscients de leurs lacunes dans le domaine financier. Ils devraient tenir compte des craintes que les femmes expriment. Ainsi, ils auraient plus tendance à vivre selon leurs moyens et à amorcer leur retraite sans dette. « Les hommes gagneraient à ne pas oublier que la préparation de la retraite déborde le simple cadre des finances et que sa dimension sociale est tout aussi importante », conclut l’étude de BMO.

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Ronald McKenzie