Revenus de retraite : la guerre des chiffres

24 octobre 2007 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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L’étude de Fidelity Canada montrant que les Canadiens doivent s’attendre à subir une baisse marquée de leur niveau de vie à la retraite suscite l’intérêt du chroniqueur Jonathan Chevreau, du Financial Post.

Pour lui, la règle d’or voulant que les retraités aient besoin de 70 % de leurs revenus d’emploi est de plus en plus remise en cause. D’abord par Fidelity Canada. En effet, la firme de fonds communs a calculé que, dans l’état actuel des choses, c’est 80 % ou même de 85 % des revenus d’emploi qui doivent être remplacés à la retraite.

Évidemment, note Jonathan Chevreau, Fidelity a intérêt à lancer de tels chiffres afin d’inciter les travailleurs canadiens à acheter encore plus de fonds communs. C’est donc sans surprise qu’il a pris connaissance des résultats de l’étude de Fidelity rendue publique hier, selon laquelle les ménages canadiens ne disposeront que de 50 % de leur revenu antérieur à la retraite(53 % au Québec).

L’inflation des chiffres ne s’arrête pas là. Le chroniqueur note que la firme de consultants Watson Wyatt Worldwide estime à 105 % le niveau de remplacement, à la retraite, des revenus moyens gagnés durant la carrière d’un travailleur. Cette donnée est valable aux États-Unis, précise Jonathan Chevreau.

Voilà de quoi décourager les épargnants.

Heureusement, d’autres sons de cloche commencent à retentir. Ainsi, Malcolm Hamilton de la firme conseil Mercer croit que la plupart des Canadiens retraités pourront vivre convenablement si leurs revenus représentent 50 % de ce qu’ils gagnaient lorsqu’ils étaient au travail.

Une fois l’hypothèque payée, les enfants devenus indépendants et les dépenses liées au travail choses du passé, les besoins financiers des retraités diminueront sensiblement. La nécessité d’épargner en vue de la retraite disparaîtra. Par ailleurs, comme leurs revenus de retraite seront inférieurs à ce qu’ils gagnaient précédemment, l’impôt à payer le sera également. Ils pourront bénéficier d’allégements fiscaux, comme le fractionnement des revenus de retraite entre conjoints.

Malcolm Hamilton note que si l’objectif pour les retraités est de maintenir le niveau de vie qu’ils avaient pendant qu’ils travaillaient, alors un taux de remplacement de 50 % n’est pas loin de ce but. Certes, ce ne sera pas l’opulence. Mais l’expert rappelle que le fardeau fiscal des Canadiens est si lourd que, même durant leur carrière, les travailleurs ne profitent pas d’un niveau de vie très élevé.

Pour lire l’article de Jonathan Chevreau(en anglais), cliquez ici