Risques : les banques canadiennes mieux préparées que les autres

Par La rédaction | 8 mai 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les exigences réglementaires et les interférences politiques représentent les deux principaux risques pour l’activité des banques à l’échelle mondiale, conclut la dernière édition de l’enquête biennale du Centre d’études d’innovation financière (CSFI), publiée hier.

Réalisée en association avec PricewaterhouseCoopers, Banking Banana Skins 2014 (en anglais) recense les opinions de quelque 650 acteurs du secteur bancaire issus d’une soixantaine de pays.

La principale conclusion qui s’en dégage est que le poids des nouvelles réglementations imposées aux institutions financières depuis la crise financière de 2008 est susceptible de nuire à leur compétitivité et de ralentir la reprise économique à l’échelle internationale, car « l’ingérence accroît les coûts et les contraintes du secteur ».

Disparités régionales

Sur le plan régional, les réponses indiquent que c’est dans l’Union européenne et en Amérique du Nord que les préoccupations concernant la réglementation et les facteurs politiques sont les plus fortes.

« Il n’est pas étonnant que la réglementation arrive en tête, car les exigences dans ce domaine ont augmenté de façon exponentielle depuis le début de la crise économique, souligne Alain Dugal, responsable des services aux institutions financières de PwC au Québec. Les parties prenantes évoquent la difficulté d’évoluer avec les nouvelles règles et s’inquiètent du temps qu’il faudra y consacrer ainsi que des coûts associés aux changements. »

« En ce qui concerne les autres risques, les taux d’intérêt suscitent de l’inquiétude, car les banques et les consommateurs se sont habitués aux faibles taux et pourraient trouver difficile de s’ajuster à un retour aux niveaux précédents », précise-t-il.

Le Canada bien préparé

Les répondants canadiens placent la technologie au second rang de leurs préoccupations. Selon eux, les risques augmentent en raison de l’expansion des services bancaires mobiles, des nouvelles technologies de paiement et de la multiplication des exigences réglementaires relatives aux données.

Si l’on en croit le CSFI et PwC, les banques canadiennes sont toutefois en mesure d’affronter la situation. Sur une échelle de 1 à 5, le degré moyen de préparation du Canada, qui s’établit à 3,52, dépasse en effet celui de tous les autres pays qui ont participé au sondage. Il devance aussi nettement la moyenne mondiale, qui est de 3,04.

En comparaison, le Royaume-Uni et les États-Unis, tous deux beaucoup plus touchés par la récente récession, arrivent au bas de la liste, avec 2,70 et 2,48 respectivement.

« Grâce à leur forte rentabilité, à leur attitude prudente à l’égard des activités bancaires et à une bonne planification d’urgence, les banques canadiennes semblent bien préparées à faire face aux défis et aux risques qui se présentent, commente Alain Dugal. Leur sens de l’anticipation des risques les a bien préparées à s’ajuster à ce qui pourrait les attendre. »

Les 10 principales préoccupations de l’industrie

Dans le monde

1. Excès de réglementation 2. Interventions politiques 3. Conjoncture économique 4. Risque technologique 5. Rentabilité 6. Évaluation du risque 7. Risque de crédit 8. Gouvernance d’entreprise 9. Criminalité 10. Disponibilité des capitaux

Au Canada

1. Excès de réglementation 2. Risque technologique 3. Conjoncture économique 4. Criminalité 5. Taux d’intérêt 6. Interventions politiques 7. Qualité de la gestion des risques 8. Secteur bancaire parallèle 9. Risque de crédit 10. Gestion du changement

La rédaction