« Robots-conseillers » : la confiance n’est pas au rendez-vous

Par La rédaction | 3 mars 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Bien que le sujet fasse les grands titres des journaux et que plusieurs start-ups soient en train d’en développer, les « robots-conseillers » ne sont pas aussi populaires qu’il y paraît, rapporte le site Wealth Management.com.

Selon un récent sondage mené aux États-Unis pour le compte de IMS Wealth Management auprès de 4 871 personnes habituées au monde de la finance (dont plus de 1 500 professionnels du secteur), la moitié seulement des répondants se disent en effet à l’aise avec ce nouveau concept.

L’enquête d’opinion montre aussi que 12 % à peine des sondés envisagent de l’intégrer cette année dans leur stratégie de placement. Et même parmi ces derniers, l’immense majorité reconnaît ne pas avoir suffisamment confiance dans un robot pour lui confier la gestion de plus d’un tiers de leurs actifs.

CERTAINES PROFESSIONS POURRAIENT DISPARAÎTRE

D’une manière générale, 42 % des particuliers ayant moins de 250 000 dollars d’actifs à investir étaient au courant de l’existence des robots-conseillers, comparativement à 57 % de ceux qui possédaient davantage. Parmi les investisseurs détenant plus d’un million à placer, cette proportion atteignait même 62 %.

Plusieurs articles récents publiés dans la presse spécialisée font état de progrès rapides en matière d’intelligence artificielle, notamment dans le secteur bancaire et financier, où certains emplois pourraient être occupés, à terme, par des robots.

Cette évolution pourrait d’ailleurs sonner le glas de nombreuses professions. Ainsi, Carl Benedikt Frey et Michael Osborne, deux chercheurs de l’Université d’Oxford, estimaient dès 2013 que 47 % des emplois aux États-Unis étaient voués à être remplacés par des machines d’ici 20 ans.

UN ALGORITHME PLUTÔT QU’UN CONSEILLER?

Et si l’on en croit les résultats de leur étude, les conseillers en services financiers d’aujourd’hui ont plus d’une chance sur deux (58 %) d’être un jour remplacés par un algorithme, ce qui les situe au 379e rang des métiers les plus à risque d’être robotisés, parmi les 702 professions analysées.

Au pays, la Banque de Montréal serait sur le point de devenir la première institution financière à instaurer son propre service de conseiller-robot, mentionnait Conseiller.ca à l’automne dernier.

Interrogé à l’époque par le Globe and Mail, un porte-parole de la division de courtage BMO Nesbitt Burns avait alors simplement précisé que le groupe travaillait sur un « nouveau service pour les investisseurs canadiens ».

LE PHÉNOMÈNE EXISTE AUSSI EN EUROPE

Le concept de gestion automatisée des finances vient des États-Unis, rappelle de son côté le magazine belge Trends-Tendances, qui souligne que « plusieurs Robo Advisors connaissent déjà un certain succès », au point que l’un des plus connus, baptisé Wealthfront, « gère aujourd’hui deux milliards de dollars, après trois ans d’existence seulement ».

Le Vieux Continent n’est pas en reste, puisque dans plusieurs pays comme la France, le Royaume-Uni et la Suisse, notamment, des institutions financières travaillent sur des projets de ce type. En Belgique aussi le phénomène existe et Trends-Tendances rapporte que deux jeunes Belges viennent de lancer « le premier site Internet de gestion de portefeuille entièrement automatisée » dans le pays.

Intitulée Easyvest, cette fintech est « une sorte de banque privée low cost, qui espère franchir la barre des 100 millions d’euros de fonds sous gestion d’ici deux ans », précise le magazine.

La rédaction