Scandale Mount Real : trois pseudo-conseillers écopent

Par Ronald McKenzie | 12 mai 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Wooden justice gavel and block with brass

Petit à petit, les condamnations tombent dans le scandale Mount Real, où plus de mille investisseurs ont perdu quelque 140 millions de dollars.

Cette fois-ci, le tribunal a condamné le pseudo-conseiller Yves Tardif à 453 000 $ d’amendes. Tardif a plaidé coupable à 90 chefs d’accusation pour avoir illégalement agi à titre de courtier et de conseiller en valeurs, aidé les sociétés Mount Real à procéder à des placements illégaux et avoir fourni des informations fausses ou trompeuses en affirmant à des investisseurs que leurs placements étaient garantis.

Les « conseils » d’Yves Tardif se sont traduits, pour 21 malheureux investisseurs, par des pertes en capital et en intérêts de plus de 3 millions de dollars. L’âge moyen des victimes de Tardif était de 60 ans environ. Dans sa décision, le juge Michel Bellehumeur, de la Cour du Québec, a précisé que leur vie « est bouleversées à jamais » et qu’elles vivent dans un sentiment de honte, d’insécurité, d’incertitude et d’impuissance.

À propos d’Yves Tardif, le juriste a ajouté : « Lorsque l’on accepte comme l’accusé l’a fait de placer de l’argent pour autrui, de conseiller ses clients, de donner des informations sur des garanties de placement, on a la responsabilité d’effectuer un minimum de vérifications qui dans le présent dossier ne semblent pas avoir été faites. […] Être un suiveux de vague avec l’argent des autres est un crime. Il a agi avec négligence et de façon répétitive. Sans avoir de vendeurs aveugles ou complaisants comme en l’espèce, les têtes dirigeantes n’auraient pu fonctionner aussi longtemps. Être la courroie sans se questionner d’une telle machine mérite de lourdes peines. »

Par ailleurs, deux autres individus impliqués dans le scandale Mount Real ont également subi les foudres de la justice. Il s’agit d’Éric Couture et de Laraine Little.

Éric Couture a plaidé coupable à 3 chefs d’accusation pour avoir aidé Mount Real à faire du placement illégal et diffusé de l’information fausse ou trompeuse. Il a écopé de 15 000 $ d’amendes.

Quant à Laraine Little, elle s’est déclarée coupable à 31 chefs d’accusation similaires à celles de son acolyte Couture. Dans son cas, les représentations sur sentence seront entendues le 21 octobre prochain.

Jusqu’ici, huit personnes ont été reconnues coupables dans le cadre des poursuites intentées par l’Autorité des marchés financiers (AMF). Il s’agit de Victor Lacroix, Armando Ferruci, Christophe Balayer, Luigi Muro, Anthony Cappellano (en appel actuellement), Éric Couture, Laraine Little et Yves Tardif.

On attend des nouvelles du tribunal concernant Guy Prescott, Enrico Bruni, William Marston, René Proteau, Yves Mechaka, Fayza Rifai, Roberto Milzi, Sylvie St-Denis, Carole Dorion, Marc-André Froment, Nick Mylonakis, Francesco Iacono et Antonella Niro.

Rappelons que le scandale Mount Real a éclaté en novembre 2005, trois mois après celui de Norbourg. Des épargnants s’étaient plaints qu’ils ne pouvaient obtenir le remboursement du capital qu’ils avaient placé dans des billets de dépôt que Mount Real a émis sans prospectus ni dispense. Une enquête de l’AMF avait mis au jour le pot aux roses.

Ronald McKenzie