Scandale Norbourg : l’ADQ réclamera une commission d’enquête publique

16 novembre 2007 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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L’Action démocratique du Québec(ADQ)réclamera une commission d’enquête publique relative au scandale Norbourg afin que toute la lumière soit faite sur cette affaire. L’ADQ fera sa demande dès la reprise des travaux dela Commission des finances publiques, soit d’ici le mois décembre.

« Nous voulons soutenir les milliers d’investisseurs qui ont été floués par Norbourg et dont les questions sont demeurées sans réponse », a indiqué Hubert Benoît, député adéquiste de Montmorency et porte-parole de l’opposition officielle en matière de régimes de retraite.

L’ADQ fait donc sienne la démarche de l’Association des victimes de Norbourg. Celle-ci estime que le procès de Vincent Lacroix n’a apporté « aucun éclairage significatif » à propos de l’implication des différents groupes et organismes liés de près ou de loin à ce détournement de fonds de 115 millions de dollars.

L’association voudrait en savoir davantage sur le rôle qu’ont joué l’Autorité des marchés financiers, la Caisse de dépôt et placement du Québec, Northern Trust, le cabinet KPMG et d’autres vérificateurs comptables.

Un membre de l’Association des victimes de Norbourg nous a expliqué ses revendications sous le couvert de l’anonymat, « de crainte de représailles ». Particulièrement, il s’intéresse aux détails entourant la vente du cabinet Capital Teraxis et des fonds Évolution à Norbourg, en janvier 2004. « Avant que Teraxis et les fonds Évolution ne tombent dans les mains de Vincent Lacroix, plusieurs importants acheteurs potentiels, comme Desjardins et Gestion de patrimoine Dundee, ont manifesté un intérêt réel pour ces actifs. Or, à la suite de leur vérification d’usage, ils ont tous décidé de retirer leur offre. Pourquoi? Qu’est-ce qui clochait? Par exemple, pourquoi Dundee a-t-elle refusé de prendre en charge les fonds Évolution au prix de 4 millions de dollars seulement? », demande-t-il.

Il souhaite également en apprendre davantage sur la transaction elle-même. « Que se sont dit Michel Fragasso [l’actionnaire minoritaire de Capital Teraxis], Marie Desroches [mandatée par la Caisse pour piloter la transaction] et Vincent Lacroix? Ce dernier m’a déclaré personnellement qu’on ne voulait pas lui vendre les fonds Évolution parce qu’il manquait de transparence. Comment se fait-il qu’on a fini par les lui céder? Seule une enquête publique nous permettra de le savoir. »

Selon lui, l’ADQ est la seule formation politique « qui a les mains nettes » dans cette histoire. « Le Parti québécois et le Parti libéral du Québec ont des cadavres dans le placard. C’est pourquoi toute la vérité doit être faite au sujet de Norbourg. »

Rappelons que le Parti québécois a réclamé en mai 2006 une enquête publique sur le scandale Norbourg, demande que le gouvernement Charest a rejetée. L’Association des victimes de Norbourg compte sur le fait que le gouvernement est maintenant minoritaire pour qu’on le force à tenir une enquête publique.

« Il n’en tient probablement qu’aux médias pour exiger de la part des trois partis politiques à l’Assemblée nationale de prendre définitivement position, pour ou contre la tenue d’une commission d’enquête publique sur le scandale Norbourg », conclut l’association.