Scandale Norbourg : les conseillers pressés de se regrouper

2 septembre 2005 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Il semble que le scandale financier Norbourg qui ébranle le secteurde la distribution et des services financiers au Québec deviendra leprétexte à la formation d’un regroupement de conseillersen services financiers québécois.

En effet, la vingtaine de conseillers qui participaient mardi soir àune réunion d’information animée par l’ex-présidentdu conseil d’administration des fonds Évolution et l’ex-présidentde l’Institut des fonds d’investissement du Canada, Michel Fragasso,ont eu droit à une courte présentation de MM. Rodrigue Julienet Denis Gobeille expliquant l’importance pour les conseillers de se regrouperafin de faire front commun dans cette affaire. L’assemblée de représentantsen épargne collective de la région de Québec qui sont prismalgré eux, et comme des centaines d’autres, dans la tourmenteNorbourg s’est déroulée dans le calme, alors que M. Fragasso,tentait d’expliquer comment pareille débandade avait pu se produiredans ses propres plates-bandes.

Alors que la réunion tirait à sa fin faute de réponsesconcrètes aux inquiétudes des conseillers, Michel Fragasso a passéle flambeau à MM. Julien et Gobeille qui ont présenté auxparticipants leur stratégie pour convaincre les autorités d’agiravec diligence dans ce dossier impliquant autant les investisseurs que les conseillers.«Nous voilà face à une énorme fraude présumée.Les actifs de vos clients sont gelés jusqu’à nouvel ordre,les épargnants vous pointent du doigt, vous posent des questions embarassantes,vous demandent s’ils retrouveront leur pécule et personne ne vientvous appuyer. Vous êtes non seulement laissés à vous-mêmepour sauvegarder votre réputation et réconforter vos clients paniqués,mais en plus il n’y a personne dans l’industrie qui prend la paroleen votre nom pour dire que les conseillers sont des travailleurs qualifiés,honnêtes, intègres, dignes de confiance et qu’ils oeuvrenten premier lieu pour servir les intérêts de leurs clients»,a marqué d’emblée l’ex-président de Courvie,Rodrigue Julien.

Dès lors, Denis Gobeille, un expert en ressources humaines spécialiséesdans le secteur des sevices financiers a exposé les grandes lignes etla mécanique de ce type d’association. «Dans le contexteactuel, vous devez envisager sérieusement de vous regrouper afin qu’onvous écoute et aussi que vous retrouviez auprès du public votrejuste part de crédibilité», a fait observer l’expertinvité. Par la suite, on a convenu que M. Rodrigue Julien serait le porte-paroledu regroupement et la presque totalité des conseillers présentsont signé un formulaire d’adhésion tout en promettant chacunde recruter d’autres conseillers dans leur entourage. Michel Fragassoa donné son appui total au projet de regroupement soulignant que : «Tousne désiraient qu’une chose ici : rembourser les détenteursde part floués avec les fonds Norbourg et voir se former un regroupementde conseillers qui pourrait certes avoir une influence positive. Ce nouvel organismeassociatif neutre et indépendant de conseillers québécoisest une initiative qui a été lancée il y a environ quatremois déjà par des gens de l’industrie qui ont décidéque le moment était venu de donner une voix forte aux conseillers. OutreMM. Julien et Gobeille, le groupe de fondateurs comprend MM. Larry Bathurst,Kaddis Sidaros, Yvon Fortin et Léon Lemoine.

D’autre part, la plus forte proportion de conseillers présentsà la rencontre de Québec provenait des Services financiers Dundee,quelques-uns de Gestion du patrimoine Tandem, les autres étant représentantschez Norbourg. Des délégués du bureau de la conformitéde Services financiers Dundee étaient également sur place.

Gilles Viel, représentant chez Dundee, qui avait convoqué laréunion, a affirmé que 88 représentants de Dundee détenaientavec leurs clients un actif variant entre $8 et $10 millions. Les représentantsqui avaient vendu des parts du Fonds Évolution REA se préoccupaientde leur côté des implications fiscale pour leurs clients concernantle renouvellement de leur position après la date butoir du 31 décembre2005.

M. Viel, la jeune soixantaine, a conclu en disant : «Aujourd’hui,il n’y a plus de curés, de directeurs de conscience, de notairesde village, de médecins de famille. À qui pensez-vous que lesgens ordinaires confient leurs problèmes et leurs états d’âmes?Aux conseillers. Pour une transaction d’une demi-heure, on fait souventdu service social pour les deux heures suivantes».

Les conseillers intéressés à se joindre au regroupementpeuvent télécharger le formulaire ci-joint ou écrire àrjulien@qc.aira.com.