Soins de santé : la génération sandwich est dépendante des régimes publics

Par Ronald McKenzie | 6 octobre 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Un grand nombre de Canadiens persistent à croire que l’État continuera à être un pourvoyeur de choix en matière de soins de santé à domicile, révèle un sondage de Desjardins Sécurité financière.

En effet, l’étude montre que 58 % des Canadiens ont indiqué les soins à domicile financés par le gouvernement comme l’une des trois principales sources de financement pour les aider à soutenir leurs parents dans leurs activités quotidiennes.

Cette dépendance envers le système public de santé est encore plus prononcée chez les Canadiens de la génération sandwich. Alors que 59 % des Canadiens croient que leurs parents auront facilement accès à des soins à domicile financés par le gouvernement s’ils sont atteints d’une maladie grave, ce pourcentage grimpe à 68 % pour ceux dont les enfants habitent avec eux et qui fournissent aussi de l’aide quotidienne à leurs parents.

Or, « le système public de santé n’est pas outillé pour répondre aux besoins de soins de longue durée de nos aînés, en particulier ceux qui souffrent de maladies chroniques et qui veulent demeurer dans le confort de leur maison. De plus, sachant que la population vieillit, on ne peut pas supposer que l’accessibilité aux soins ira en s’améliorant », a déclaré Francine Ducharme, professeure titulaire à la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal et spécialisée en soins aux personnes âgées et à leur famille.

Ceci expliquerait-il cela? Toujours est-il que seuls 19 % des participants ont élaboré un plan de soins continus en collaboration avec leurs parents. Et même si la plupart des Canadiens qui font partie de la génération sandwich comprennent clairement la nécessité d’un plan, 53 % d’entre eux n’en ont pas.

« Ce résultat n’est pas étonnant, car ce n’est pas une conversation facile à avoir. Il s’agit pourtant d’une réalité incontournable, si douloureuse soit-elle. Sans compter qu’un peu de planification peut modifier énormément la manière dont nos parents vivront cette période de leur vie », a souligné Nathalie Tremblay, chef de produits d’assurance santé chez Desjardins Sécurité financière.

En santé, mais inquiets

Ce qui est étonnant, par contre, c’est que les Canadiens de la génération sandwich semblent bien relever le défi que représente le fait de s’occuper simultanément de leurs parents et de leurs enfants.

Ainsi :

* 92 % des personnes sondées considèrent leur santé physique comme excellente, très bonne ou bonne, alors que ce chiffre est de 84 % pour l’ensemble du Canada.

* 94 % estiment leur santé psychologique excellente, très bonne ou bonne, par rapport à 89 % pour l’ensemble de la population.

* Au chapitre de la sécurité financière personnelle, 70 % des représentants de la génération sandwich se perçoivent en meilleure situation que la moyenne des Canadiens.

Malgré ces constats positifs, une certaine inquiétude les trouble. En effet, la majorité de ceux qui fournissent un appui quotidien à leurs parents ont dit être plutôt ou totalement d’accord avec le fait que cette aide a un impact important sur :

* Leur santé mentale (67 %).

* Le bien-être de leur famille (62 %).

* Leur santé physique (60 %).

* Leur vie professionnelle (58 %).

Les Québécois sont les moins inquiets des répercussions sur leur santé et leurs finances qu’engendreront les soins qu’ils devront apporter à leurs parents. Seuls 12 % d’entre eux ont dit être totalement d’accord avec le fait que cela aurait un impact sur leur santé, par rapport à 25 % de l’ensemble des répondants.

En ce qui a trait à leurs finances, 45 % des Québécois ont dit être totalement ou plutôt d’accord qu’il y aurait un impact, comparativement à 61 % pour les autres participants.

Ronald McKenzie