Transformez votre épargne-retraite en fonds de pension

13 septembre 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La grande majorité des Canadiens courent de grands risques avec leur retraite. En effet, ils ne participent à aucune caisse de retraite et devront compter en grande partie sur leurs seules épargnes personnelles pour financer leurs vieux jours.

Cette situation inquiète grandement le professeur Moshe Milevski, de l’Université de Toronto et l’auteure Alexandra Macqueen. Ensemble, ils viennent de publier le livre Pensonize your Nest Egg, dans lequel ils exhortent les travailleurs à agir sans tarder pour planifier correctement leur retraite.

Les données recueillies par Moshe Milevski et Alexandra Macqueen sont pour le moins préoccupantes. En effet, à peine le tiers des Canadiens contribuent à une caisse de retraite au travail. De ce nombre, seuls 20 % ont la chance d’avoir un régime à prestations déterminées (PD), qui garantit au bénéficiaire une rente viagère indexée (partiellement ou totalement) à l’inflation.

Les autres « pensionnés », c’est-à-dire les 80 % des travailleurs qui ont un fonds de pension, participent à des régimes à cotisations déterminées (CD), qui sont ni plus ni moins qu’un REER ordinaire, disent Moshe Milevski et Alexandra Macqueen. Dans un régime CD, les prestations que toucheront les retraités ne sont pas garanties, contrairement à celles d’un régime PD. Leur montant est établi en fonction de la performance des portefeuilles individuels et rien n’assure que les retraités auront assez d’argent leur vie durant.

La répartition d’actifs contre l’allocation des revenus À l’intention des personnes qui participent à un régime de retraite CD et à celles qui n’ont que leurs REER et leurs épargnes personnelles, les auteurs de Pensonize your Nest Egg leur recommande d’organiser leurs portefeuilles non pas sur la base de la répartition d’actifs, mais sur celle de l’allocation des revenus.

Pour ce faire, ces épargnants devraient investir dans trois types de produits différents, mais complémentaires : les rentes viagères, les fonds de placement à revenu garanti et les fonds communs assortis d’un programme de retraits systématiques. On arguera que, en cette période de bas taux d’intérêt, les rentes viagères ne doivent pas être très rentables pour les rentiers. Moshe Milevski et Alexandra Macqueen rétorquent que les taux d’intérêt ne sont qu’une composante parmi d’autres dans le calcul des rentes, au même titre que les tables de mortalité, par exemple. Les rentes viagères ont l’avantage de procurer un revenu stable et prévisible jusqu’à la mort du bénéficiaire, ce qui facilite la planification budgétaire. Même chose pour les fonds de placement à revenu garanti. Quant aux fonds communs, ils peuvent générer la croissance nécessaire à la bonne santé d’un portefeuille équilibré.

Maintenant, il ne faut pas simplement répartir l’épargne-retraite de manière égale (un tiers, un tiers, un tiers) dans chacun de ces produits. Tout dépend des objectifs de chacun. Par exemple, les personnes qui souhaitent laisser un héritage à leurs enfants pourraient concentrer de 80 % à 90 % de leur argent dans les fonds communs. À l’opposé, les retraités qui ne comptent pas laisser d’héritage feront le contraire, c’est-à-dire qu’ils investiront de 80 % à 90 % de leur capital dans des rentes viagères et des fonds de placement à capital garanti, et le reste dans les fonds communs.

Mais avant d’en arriver là, les Canadiens doivent commencer par savoir si leur caisse de retraite en est un CD ou PD. Si elle est PD, ils ne devraient pas s’en faire, car leurs revenus de retraite sont assurés. Quant aux autres, ils doivent absolument structurer leur épargne-retraite comme un régime PD, sinon ils risquent de manquer d’argent dans ce qu’il est convenu d’appeler le « bel âge ».