UE : les transactions financières seront taxées

Par Laurence Hallé | 9 mai 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Après des années de tergiversations, l’Europe s’est entendue pour taxer, d’ici le 1er janvier 2016, les actions et certains produits dérivés, a annoncé plus tôt cette semaine le ministre des Finances de l’Autriche, Michael Spindelegger.

L’Allemagne, la France, l’Espagne et l’Italie, entre autres, ont consenti à cet accord mais le Royaume-Uni, qui s’y oppose depuis toujours, a rejeté le projet et annonce déjà son intention de le contester. Au total, dix pays membres de l’UE ont adhéré au principe, dont l’application est non contraignante. Les détails de la taxe demeurent toutefois encore vagues.

Entente « politique »

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a reconnu que l’accord n’en était qu’à ses débuts et qu’il s’agissait surtout, pour l’instant, d’une entente « politique ». Son homologue français, Michel Sapin, a toutefois précisé que pour les actions seulement, la taxe sur les transactions financières (TFF) pourrait rapporter entre cinq et sept milliards d’euros par an.

Le Royaume-Uni n’est pas le seul à être mécontent de cette annonce, les ONG déplorant quant à elles une taxe « trompe-l’œil » et accusant les « ministres d’avoir cédé face aux lobbies financiers », rapporte l’AFP.

La TFF, aussi appelée taxe Tobin, permettrait à la fois d’exercer un certain contrôle pour empêcher la spéculation boursière tout en finançant les États avec cette nouvelle source de revenus.

Le concept de taxation de certains flux de capitaux avait été évoqué pour une première fois dans les années 1970 par l’économiste américain et lauréat d’un prix Nobel James Tobin. En Europe, la TFF a refait surface en 2011, au lendemain de la crise financière. La Commission européenne avait alors proposé de taxer à 0,1 % les actions et obligations et à 0,01 % les produits dérivés, pour un total de 37 milliards d’euros de revenus.

Laurence Hallé