Un budget à pourcentage pour les retraités

14 juillet 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Relaxed senior couple sitting with their investment agent

Même les retraités n’y échappent pas : la saine gestion de leurs finances personnelles passe par l’établissement (et le respect) d’un budget familial, dit Eric Fontinelle, chroniqueur au site web Investopedia.

Or, de nombreux aînés n’aiment pas tenir un registre de leurs dépenses quotidiennes, de sorte qu’ils ne savent pas où va leur argent.

Heureusement, il existe une solution de rechange au budget classique : le budget à pourcentage, dit Eric Fontinelle.

Cette méthode consiste à regrouper les dépenses à la retraite dans de grandes catégories et à estimer le poids relatifs que chacune d’elles occupe par rapport à l’ensemble des frais nécessaires pour faire fonctionner la maisonnée.

Pour débuter, Eric Fontinelle note que les aînés ont généralement besoin de 70 % à 80 % de leurs anciens revenus de carrière pour maintenir leur niveau de vie à la retraite. Pourquoi pas 100 % ? Parce que certaines dépenses liées au travail disparaissent une fois qu’on n’est plus sur le marché de l’emploi. Par exemple, on n’a plus besoin d’économiser en vue de la retraite, on ne contribue plus au Régime de rentes du Québec, les frais liés à l’habillement diminuent, les impôts sont plus bas, etc. Par contre, certaines dépenses augmentent, notamment celles liées aux voyages, au divertissement et aux soins médicaux.

Revenant aux grandes catégories de dépenses, Eric Fontinelle dit que la règle d’or veut que les retraités consacrent de 60 % à 70 % de leurs revenus aux dépenses essentielles. Les 30 % à 40 % restants peuvent servir, à parts à peu près égales, à provisionner un fonds d’urgence, à couvrir des frais médicaux inattendus et à se payer du bon temps.

« Les aînés devraient consulter un planificateur financier qui les aideront à peaufiner leur budget et à déterminer le niveau de revenus désiré pour réaliser leurs projets de retraite », indique Eric Fontinelle.

Même s’ils travaillent avec de grandes catégories de dépenses, les retraités doivent être systématiques. Ainsi, ils doivent s’attendre à ce que le poste budgétaire attribué aux soins médicaux mobilise au moins 20 % de leurs revenus de retraite. Cela semble énorme, mais si l’on tient pour acquis qu’ils n’ont plus besoin d’économiser en prévision de leurs vieux jours et que leur maison est entièrement payée, ils ont là suffisamment de ressources pour payer d’éventuels soins médicaux non couverts par les régimes publics. Et puis, rien ne dit qu’ils tomberont malades.

Évidemment, les budgets à pourcentage ne sont jamais aussi précis que les budgets classiques avec inscription minutieuse de toutes les dépenses. Mais ils donnent un bon aperçu des frais que doit encourir un ménage.

Attention, prévient Eric Fontinelle. Les budgets à pourcentage ne fonctionnent pas dans le cas des personnes à faible revenu. En effet, les frais médicaux, entre autres, représentent une nécessité sur laquelle il est très difficile de rogner et dont le prix n’est pas négociable. Ces frais accapareront donc une partie importante de leurs revenus et créeront un déséquilibre majeur avec les autres postes de dépenses.

Quoi qu’il en soit, les retraités qui accepteront d’établir un budget à pourcentage ont de bonnes chances d’adopter, plus tard, un budget en bonne et due forme. Cela se fera au meilleur intérêt de leur santé financière.