Un maintien du taux d’intérêt américain pourrait ne pas aider les titres à se redresser

8 août 2006 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(08-08-2006)Les investisseurs ont spéculé toute l’année que la Federal Reserve américaine cesserait d’augmenter les taux d’intérêt. Toutefois, une pause dans cette suite de hausses arriverait peut-être trop tard afin de stimuler le redressement des titres américains. La Fed prendra sa décision aujourd’hui.

Après 17 augmentations consécutives de taux pendant les deux dernières années, Sean Clark, agent en chef des investissements de Clark Capital Management à Philadelphie, croit que tout redressement des titres après une pause de la Fed pourrait être de courte durée.

Les actions avaient un peu changé la semaine dernière, tandis qu’on spéculait de plus en plus sur le fait que la Fed était allée trop loin en augmentant les frais d’emprunt. Le rapport gouvernemental pour juillet montrait que les compagnies avaient créé moins d’emplois qu’en juin(113000 plutôt que les 144000 prévus par les analystes financiers)et que le taux de chômage était en hausse pour la première fois depuis février avec 4,8%.

La croissance du PIB américain a ralenti par plus de la moitié au dernier trimestre à un taux annuel de 2,5 %, indique un rapport du Département du commerce. Elle avait atteint une moyenne annuelle de 3,1% depuis la fin de la dernière récession en novembre 2001.

Par ailleurs, les groupes de l’industrie les plus sensibles aux changements de frais d’emprunt, dont les compagnies immobilières et de services, ont probablement peu à gagner d’une pause, ayant quelques-uns des meilleurs résultats depuis que la Fed a commencé à hausser les taux en juin 2004. Le secteur de l’énergie est en première position avec un gain de 76 % en tout, suivi de l’immobilier(56 %)et des services(44%).

Selon les experts, il y a 18 % de chances que la Fed augmente le taux cible du financement à jour à 5,5 %. Il y a environ un mois, les chances étaient de 75 %. Dans un sondage effectué par Bloomberg, seulement 25 économistes sur 90 s’attendent à ce que la banque centrale augmente les taux. Les autres croient que le taux cible restera à 5,25 %. Quand les hausses ont débuté en juin 2004, le taux était de 1%.

François Trahan, stratégiste en chef en investissement de Bear Stearns & Co. à New York, croit qu’il est difficile d’imaginer un redressement à la suite d’une pause de la Fed et s’attend à une chute d’environ 6 % du S&P 500 par rapport à son niveau actuel d’ici la fin de 2006 « Les marchés des titres seront sous pression, absorbant l’impact des hausses précédentes de la Fed. »

Au contraire, certains investisseurs entrevoient un redressement plus durable. Les profits ont grimpé de 16,1 % au second trimestre de cette année, le 12e trimestre consécutif avec une croissance excédant 10 %, selon les données et estimations compilées par Thomson Financial. Il n’y a pas eu une aussi longue série de hausses depuis 1950.

Vadim Zlotnikov, stratégiste en chef de titres de Sanford C. Bernstein & Co. à New York, ne s’attend pas à ce qu’une décision de la Fed aide les actions à reprendre du poil de la bête. « La Fed devrait marquer une pause et stimuler le marché, mais cet élan sera limité, annonce-t-il.Nous n’avons pas résolu les problèmes structurels de base», incluant les prix élevés de l’énergie et l’affaiblissement des consommateurs, révélait le stratégiste.