Un proprio sur cinq inclut sa maison dans ses revenus de retraite

Par La rédaction | 2 Décembre 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les Canadiens ont beaucoup de mal à se débarrasser du fardeau de leurs dettes, au point qu’environ un propriétaire sur cinq prévoit utiliser la valeur de sa maison pour compléter son revenu de retraite, indique un sondage la Banque Manuvie publié hier.

Menée en ligne par la société Research House du 8 au 19 septembre auprès de 2 373 propriétaires de toutes les provinces ayant un revenu familial d’au moins 50 000 dollars, cette enquête sur l’endettement montre en effet que près de 20 % des répondants estiment que la valeur de leur habitation doit être prise en compte dans leur revenu de retraite.

Les 50-59 ans plus pessimistes

De plus, 10 % des personnes interrogées comptent demeurer dans leur maison et emprunter en donnant cette dernière en garantie, tandis que 8 % envisagent plutôt de la vendre pour en acheter une plus petite, puis d’utiliser l’excédent de la vente comme revenu supplémentaire de retraite.

Bien que 81 % des sondés aient indiqué qu’en finir avec leurs dettes avant la retraite était leur priorité financière, seule la moitié d’entre eux croyaient pouvoir atteindre cet objectif. Ce sont les répondants appartenant à la tranche d’âge des 50-59 ans qui ont montré le taux de confiance le plus faible à cet égard, suivis de près par les 40-49 ans.

Beaucoup de propriétaires « considèrent la valeur de leur maison comme source de fonds pour leur revenu de retraite, observe Rick Lunny, président et chef de la direction de Manuvie. Le fait qu’un propriétaire sur cinq prévoit recourir à cette stratégie est un signe qu’ils ont de la difficulté à concilier épargne-retraite et remboursement de leurs dettes ».

Risque de double fardeau

Rick Lunny juge toutefois que ceux d’entre eux « qui ne planifient pas adéquatement leur retraite pourraient devoir se contenter d’un revenu beaucoup plus modeste une fois qu’ils auront quitté le marché du travail ».

En outre, met-il en garde, les retraités qui utilisent la valeur de leur propriété pour compléter leur revenu prennent un risque. En effet, « si la valeur de leur maison chute, ils pourraient se retrouver avec un double fardeau, soit un endettement plus élevé et une propriété dont la valeur est inférieure au solde de leur emprunt ».

Curieusement, un quart des répondants ont indiqué qu’ils ne considéraient pas leur prêt hypothécaire ou leur prêt auto comme une dette, ce qui montre que l’idée de ne pas être endetté n’a pas le même sens pour tout le monde !

Enfin, les résultats du sondage font ressortir l’importance d’obtenir les conseils d’un spécialiste. En effet, seuls 45 % des propriétaires se sont dit satisfaits de la façon dont ils avaient géré leurs dettes au cours des dernières années, et 15 % ont même indiqué être « très insatisfaits » de leurs efforts.

Une retraite « réussie »

Questionnés sur ce qui constitue une retraite « réussie », les sondés ont placé le remboursement de leurs dettes au second rang, juste après une bonne santé. Venaient ensuite les possibilités d’avoir un revenu suffisant pour maintenir le style de vie désiré, d’être en mesure de voyager et d’avoir un passe-temps ou de faire du bénévolat pour demeurer actif.

Plus de 75 % des propriétaires ont affirmé que le fait de disposer d’un revenu suffisant pour conserver le même train de vie constituait un élément important du bonheur après qu’ils auront quitté le monde du travail.

Cependant, tout comme le fait d’être « libre de dettes à la retraite », il s’agit là d’un objectif inatteignable pour beaucoup, puisque seuls 39 % d’entre eux ont jugé qu’ils auraient un revenu suffisant pour y parvenir.

La rédaction