Un risque de surchauffe immobilière à Montréal

Par La rédaction | 30 août 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Il existe désormais des risques de surchauffe immobilière à Montréal et sa région met en garde la Fédération des coopératives d’habitation intermunicipale du Montréal métropolitain (FECHIMM).

Cette dernière, qui regroupe quelque 460 coopératives, propose dans un communiqué publié lundi « des solutions afin d’éviter une crise du logement comme celles vécues dans d’autres villes canadiennes ».

En effet, si la hausse des prix dans le secteur immobilier peut être, selon elle, « une source de réjouissance pour les vendeurs d’immeubles », ce n’est pas le cas pour les ménages à faible revenu ni pour les coopératives d’habitation qui, pour leur part, n’encaissant que « les inconvénients des hausses d’évaluation foncière, de taxes et conséquemment de loyers, tout en ayant à gérer une demande déjà trop forte par rapport à l’offre de logements ».

« INSTAURER UNE TAXATION DIFFÉRENCIÉE »

La FECHIMM redoute qu’à l’instar d’autres grandes villes au pays, la croissance du marché ne rende les logements « encore plus inabordables dans plusieurs quartiers ». Pour contrer cet effet, elle réclame notamment « la création de banques municipales de terrains et de bâtiments afin de favoriser le développement de coopératives d’habitation locatives ».

Dans ce contexte, la Fédération juge « nettement insuffisants » les 3 M$ sur trois ans que la Ville de Montréal prévoit consacrer à de telles acquisitions. Elle estime en outre qu’il est « impératif » que les candidats aux prochaines élections municipales dans la métropole « reconnaissent la mission sociale des coopératives d’habitation » et s’engagent « à promouvoir, défendre et mettre en œuvre une taxation différenciée » pour ce type de logement.

« Il est inéquitable que nos coopératives, qui ne peuvent légalement redistribuer de profits de vente à leurs membres comme un propriétaire privé, soient taxées sur la même base que le marché privé, souligne Luc Brisebois, président de la FECHIMM. En vertu de la Loi sur les coopératives, les immeubles coopératifs ne peuvent être un investissement immobilier profitable comme ils le sont pour un acteur privé traditionnel. C’est, et cela doit rester, une offre de logements sociaux et communautaires vouée à des ménages à revenu faible ou modeste. »

Les règles hypothécaires affecteront la demande, selon la TD

La demande de logements risque de chuter de 5 % à 10 % en raison des règles de qualification plus strictes exigées par le gouvernement fédéral depuis l’automne 2016, et celles-ci pourraient contribuer à une baisse de 6 % du prix des maisons à Toronto, estime la TD dans une étude reprise hier par le Financial Post.

Intitulé Canadian Regional Housing Outlook. Navigating a Soft Landing (Perspectives de logement régionales canadiennes. Naviguer pour réussir un atterrissage en douceur, en anglais seulement), ce document de 13 pages a été rédigé par Beata Caranci, vice-présidente et économiste en chef de la banque, conjointement avec Diana Petramala, également économiste à la TD, en réponse à une demande du Bureau du surintendant des institutions financières.

DES ACHETEURS PLUS PRUDENTS

ans leur rapport, les deux analystes jugent néanmoins que le dernier changement de réglementation apporté par Ottawa a pour l’instant entraîné la suppression de seulement 2 % de la demande dans le pays, alors que ses premières modifications en 2008, qui faisaient notamment passer l’acompte requis de 0 % à 5 % pour les emprunteurs assurés, avaient contribué à faire baisser les ventes de maisons d’environ 10 %.

Beata Caranci et Diana Petramala suggèrent que les changements visant à resserrer les règles sur les prêts hypothécaires non assurés mèneront les acheteurs à « proposer un acompte plus important, à opter pour une maison d’un coût plus abordable et à réduire leurs autres dettes », voire à reporter leur acquisition.

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