Une baisse d’impôts profiterait aux investisseurs

Par Hélène Roulot-Ganzmann | 4 septembre 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Interrogé à son entrée à la commission parlementaire chargée d’éplucher le rapport de la commission d’examen sur la fiscalité du Québec – dit « rapport Godbout » – le ministre des Finances du Québec, Carlos Leitao, s’est dit favorable à la mise en place d’une grande réforme fiscale avec d’un côté, une baisse importante des impôts et de l’autre, la hausse de la taxe de vente.

S’il ne s’agit pour l’instant que d’une « intention », non d’une « décision », le ministre a cependant laissé entendre que le calendrier pourrait s’étaler sur plusieurs années, mais débuterait dès le début de l’année prochaine.

Aussi, la baisse de l’impôt précéderait la hausse de la TVQ afin de couper court au scepticisme de la population.

Le ministre estime qu’ainsi, « la plupart des contribuables vont se retrouver avec des revenus plus élevés », ajoutant qu’une telle réforme serait « positive » pour l’économie québécoise.

POUR LES PLUS RICHES?

Contacté par Conseiller.ca, Sylvain Chartier, planificateur financier à la Banque Nationale Gestion privée 1859, affirme pour sa part qu’une baisse de l’impôt profite généralement surtout aux personnes les plus riches.

« Si je gagne 500 000 $ par an et que je n’en dépense que 400 000 $, les revenus de placement que je vais tirer du 100 000 $ que je vais pouvoir épargner vont être moins imposés, explique-t-il. Alors qu’une personne qui ne gagne pas assez pour pouvoir investir parce qu’elle n’a que ce qu’il lui faut pour vivre, non seulement ne bénéficiera pas de cette baisse d’impôt, mais en plus va payer plus de taxes sur tout ce qu’elle consomme. »

En clair, selon lui, une baisse d’impôt est « en général » une « bonne nouvelle » pour un investisseur.

Carlos Leitao, ministre des Finances du Québec

« Mais je dis bien “en général”, insiste-t-il, car on ne connaît encore rien des réelles intentions de M. Leitao. »

STIMULER L’INVESTISSEMENT

De son côté, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, qui présentait ce matin son mémoire sur le rapport de la Commission d’examen sur la fiscalité du Québec, s’est dite fermement en faveur de la réforme fiscale voulue par Luc Godbout et appuyée par le ministre.

« Le dispositif fiscal québécois doit être recalibré afin de mieux soutenir les fondements de l’activité économique, a soutenu son président et chef de la direction Michel Leblanc. La diminution des impôts des particuliers et des entreprises, accompagnée d’une augmentation des tarifs et des taxes à la consommation et de mesures efficaces pour protéger les ménages à faibles revenus, aura pour effet d’inciter au travail, d’encourager l’épargne et de stimuler l’investissement. Ce sont là des facteurs essentiels pour renforcer l’économie de la métropole et du Québec. »

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Hélène Roulot-Ganzmann