Une bulle immobilière menace l’économie américaine

22 juin 2005 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(22-06-2005)David Rosenberg, économiste en chef pour l’Amérique du Nordde la firme Merrill Lynch prévient les investisseurs que le marchéde l’immobilier a atteint des sommets inégalés. Une légèrebaisse des prix jumelée à une hausse des taux d’intérêtspourrait entraîner une correction majeure non seulement pour ce secteur,mais aussi pour les marchés boursiers.

Les propos de l’économiste ont été rapportésdans le Globe and Mail. David Rosenberg constate que, actuellement, les Nord-Américainsdétiennent davantage d’actifs immobiliers que financiers. Or, pouraccéder à la propriété, les consommateurs s’endettentà des niveaux records, soutenables pour l’instant en raison dela faiblesse des taux d’intérêt, mais qui risquent de dérapersi les taux se mettent à monter.

Plus de 30 % des ménages américains consacrent le tiers de leursrevenus à payer l’hypothèque, dit-il. Une hausse des tauxexercera une pression budgétaire telle qu’ils seront forcésde vendre leur maison, ce qui pourrait créer un surplus d’offresur le marché.

David Rosenberg rappelle que le prix des maisons a grimpé de 40 % depuisque la Fed a commencé à diminuer les taux d’intérêten 2001, et que ces hausses sont sans commune mesure avec la croissance desrevenus des ménages. D’où la formation, à son avis,d’une bulle immobilière.

Il note également que la santé financière d’unemultitude d’entreprises, dont plusieurs sont cotées à laBourse, dépend de la vigueur du secteur immobilier. Une baisse de 10% du prix des propriétés rapprocherait l’économieaméricaine d’une récession et aurait un impact importantsur les cours boursiers, calcule-t-il. Et même si les prix demeuraientstables, cela aurait pour effet de retrancher une demi-point de pourcentageà la croissance du PIB aux États-Unis.

L’an dernier au Royaume-Uni, les prix de l’immobilier ont baissé.Le cours des actions des banques et des commerces de détail a immédiatementreculé, dit David Rosenberg. Il serait donc prudent de garder un oeilaverti sur ces deux secteurs, compte tenu de la proximité des contextes.