Unissons-nous et réduisons la facture!

Par Mario Grégoire | 2 août 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Dans une lettre ouverte reçue hier et dont Conseiller reproduit ci-dessous le contenu dans son intégralité, le CDPSF appelle les conseillers à adhérer à l’association afin, notamment, de réduire la facture réglementaire.

À tous les professionnels en services financiers du Québec,

Serez-vous étonnés si je vous suggère qu’il en coûte bon an mal an environ 5 000 $ pour maintenir le droit de pratiquer notre profession au Québec?

Faites l’exercice autour de vous. Un relevé empirique vous révèlera probablement qu’un planificateur financier qui travaille seul en cabinet, dans trois disciplines, débourse à peu près ce montant. L’Autorité des marchés financiers (AMF), la Chambre de la sécurité financière (CSF), la formation continue obligatoire, incluant celle de l’Institut québécois de planification financière, le Fonds d’indemnisation des services financiers, l’assurance responsabilité obligatoire, etc. Voilà des sources annuelles de coûts qui constituent ensemble votre facture réglementaire qui, elle, est de plus en plus salée. Cinq mille piastres! Je laisse à votre imagination combien un jeune qui commence dans l’industrie doit conclure de ventes pour payer ce tribut.

Le montant pharaonique de la facture réglementaire de notre industrie bloque son développement et celui des conseillers. Cela dessert nécessairement l’intérêt du public, lui qui profite du rôle-conseil que nous jouons comme professionnel. Alors, que devons-nous faire?

Nous devons faire front commun dans le cadre de la révision de la loi 188. Voilà tout!

FRONT COMMUN

Vous m’avez bien compris. J’en appelle au sens de la solidarité d’organisations telles que l’Association professionnelle des conseillers en services financiers et le Regroupement des cabinets de courtage d’assurance du Québec. Je suis persuadé qu’elles réalisent, comme nous, qu’une rationalisation des coûts d’encadrement de l’industrie est vitale pour nos professionnels. Après 15 ans d’attente, les conseillers n’ont pas le luxe de se diviser. La révision de la loi est à nos portes, il faut agir maintenant et collectivement. Joignez-vous au Conseil afin que le gouvernement Couillard réduise notre facture réglementaire à tous!

LE RISQUE DE L’APATHIE

Je vous mets en garde contre le risque que représente une apathie face à la révision de la loi 188. Bien que le ministre Leitão semble déjà comprendre qu’un coup de barre est nécessaire sur la question des coûts réglementaires, n’oubliez pas que des forces puissantes sont à l’œuvre pour défendre un statu quo qui favorise leurs propres intérêts. C’est-à-dire un statu quo qui favorise une facturation réglementaire fragmentée et opaque au sein de l’industrie. C’est donc le moment de redoubler de solidarité, car les intérêts de ces forces ne sont clairement pas les nôtres. Seule une adhésion massive au Conseil et au front commun qu’il propose transmettra un message clair. Un message qui retentira jusque dans les officines gouvernementales à Québec. C’est ce qu’il faut faire, envoyer un message clair dès maintenant!

APPUI AU MINISTRE DES FINANCES DU QUÉBEC

Tant que cela se fait dans le respect du rôle-conseil au sein de l’industrie, appuyons le ministre Leitão lorsqu’il tentera de mettre fin au règne des dédoublements et de la confusion dans notre industrie. C’est cet insidieux cocktail qui favorise l’explosion de notre facture réglementaire depuis des années. Plus la facturation est un fouillis, plus elle est fragmentée, plus il est difficile de mesurer le montant qu’on paye vraiment. Ce système opaque doit être remplacé. Je me dis souvent qu’à l’Ère du MRCC 2, si les clients ont droit à la transparence quant à la rémunération de leur conseiller, les conseillers ont sûrement droit à la même transparence quant aux frais réglementaires qu’ils payent. Les politiciens et les régulateurs ont donc un devoir de cohérence sur ce point.

REPRENDRE LE COLLIER ASSOCIATIF

Une distinction doit être aussi faite entre le monde réglementaire et le monde associatif de l’industrie. Nous vivons une confusion sur ce point qui est d’origine à la fois historique et gouvernementale. Depuis la défunte Association des intermédiaires en assurances de personnes du Québec, il n’y a plus eu une grande association indépendante pour faire valoir les intérêts des conseillers de l’industrie des services financiers. Ceux qui s’y sont risqués n’ont récolté qu’une bien maigre adhésion. La réalité est qu’à partir de 1999, notre mouvement associatif s’est retrouvé enchâssé dans un autorégulateur (la CSF) dont la mission est de protéger le public. Nous avons donc perdu notre voix, dilué notre impact et brillé collectivement par notre absence pendant toutes ces années. Mais les choses changent.

Vous pouvez aujourd’hui reprendre votre voix en adhérant à une grande association qui compte déjà plus de 4 000 membres : le Conseil des professionnels en services financiers! Cette association ne défend qu’un seul intérêt : le vôtre.

Mais quel est donc votre intérêt le plus important actuellement?

Je suggère que c’est la réduction de votre facture réglementaire.

FORMATION CONTINUE

La formation continue obligatoire compte parmi les sources majeures d’augmentation de la facture réglementaire dans notre industrie. Sur cette question, le Conseil demande au ministre Leitão d’être un vecteur d’innovation. Dans le cadre de la révision de la loi 188, le ministre pourrait définir qui assurera à l’avenir la formation continue dans l’industrie des services financiers.

Nous lui suggérons qu’il identifie le mouvement associatif de l’industrie à ce titre dans sa loi. Cette position est légitime, car ce sont les professionnels en services financiers du Québec qui règlent la facture pour ces formations obligatoires. Le mouvement associatif bénéficie d’un point de vue qu’aucun régulateur ne peut avoir sur cette question de la formation continue. De manière tout à fait naturelle, lorsqu’il reprendra ses droits sur cette formation, il déclenchera une vague d’innovation qui rendra la formation plus abordable, plus efficace et de meilleure qualité. N’oubliez pas que, comme conseillers, nous ne faisons pas que payer pour la formation continue, nous la suivons. Au terme de la révision de la loi 188, il est tout à fait logique et impératif que nous devenions responsables de ce volet de l’industrie. Le Conseil a donc l’intention de rappeler constamment au ministre Leitão qu’il a le pouvoir et le devoir de laisser les professionnels réduire eux-mêmes leur facture réglementaire en matière de formation continue.

Le fait de confier la formation continue au mouvement associatif de l’industrie des services financiers est l’option la plus simple et la plus efficiente qui s’offre au gouvernement dans le cadre de la révision de la loi 188. Ce n’est bien sûr pas le seul volet à considérer avec cette révision, mais choisir cette option produira un allègement instantané du système. Car elle mise sur le pouvoir d’innovation du mouvement associatif, qui s’employera nécessairement à rationaliser le coût de la formation puisque c’est dans l’intérêt direct des professionnels. Cette option permettra donc de maximiser le potentiel de développement à long terme de notre industrie.

Chers professionnels, manifestez votre appui au Conseil maintenant. Dès l’automne prochain, nous commencerons à reprendre nos droits sur la formation continue. Tout cela dans le but de réduire davantage votre facture réglementaire.

Unissons-nous et réduisons la facture!

Mario Grégoire Président du conseil d’administration et directeur général Conseil des professionnels en services financiers

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Mario Grégoire

Mario Grégoire est directeur général et président du conseil d’administration du Conseil des professionnels en services financiers.