Vers un rebond des actions US?

Par Ronald McKenzie | 4 octobre 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
4 minutes de lecture

Si l’histoire est un baromètre fiable, le moment serait propice aujourd’hui d’acheter des actions américaines. En effet, l’indice VIX, qui mesure la volatilité de la Bourse des options de Chicago, a franchi le seuil psychologique des 40 points le 30 septembre dernier, note l’agence Bloomberg.

Un niveau si élevé est un phénomène rare qui est souvent le prélude à une remontée du S&P 500. « Cela signifie que les investisseurs ont jeté la serviette. Ils ne sont plus dans le chemin. Leur absence représente une occasion formidable d’entrer dans le marché », indique James Paulsen, chef stratège de la firme Wells Capital Management, en entrevue à Bloomberg.

L’indice VIX reflète le sentiment des investisseurs. Lorsqu’il bondit, comme c’est le cas actuellement, cela signifie que ces derniers sont très nerveux. Plusieurs d’entre eux pourraient même céder à la panique. « C’est alors le bon temps d’acheter », ajout James Paulsen.

Depuis sa création, en janvier 1990, l’indice VIX a dépassé la barre des 40 points à 166 reprises (3 % du temps). Lorsqu’il s’est maintenu à cette hauteur durant 30 jours d’affilée, le S&P 500 a progressé en moyenne de 3,2% au cours des trois mois qui ont suivi, et de 19 % dans l’année qui a suivi, rappelle Bloomberg.

C’est en août 1998 que le VIX a grimpé à plus de 40 points (44,2) pour la première fois de son histoire. Les trois mois suivants, le S&P 500 a engrangé des gains de 22 %, en route vers un marché haussier de + 60 % en 18 mois. En 2001, à la suite des attentats terroristes au World Trade Center, le S&P 500 avait connu une belle remontée après que le VIX a culminé à 40,6 points.

L’ennui, c’est que ça ne fonctionne pas toujours. Le 2 octobre 2008, le VIX a franchi la marque des 40 points et est demeuré au-dessus de ce seuil pendant trois mois. Or, au bout de cette période, le S&P 500 s’est dégonflé au lieu de prendre son envol. « Un investisseur qui aurait acheté pour 10 000 $ de parts de l’indice S&P 500 cette journée-là aurait vu son placement diminuer à 9 540 $ après trois mois et à 6 640 $ après cinq », calcule Bloomberg.

James Paulsen fait remarquer que l’indice S&P 500 s’est contracté très rapidement, peut-être trop, cette année. Les actions des entreprises qui le composent s’échangent actuellement à 10,2 fois les bénéfices prévus pour 2012. Or, la moyenne historique depuis 1957 se situe à 13,7 fois lorsque le S&P 500 fléchit dans un si court laps de temps.

Il faut dire que les marchés ont affronté une tempête parfaite : économie américaine stagnante, décote de note de crédit des États-Unis, crise des dettes souveraines en Europe, et quoi encore. Résultat : le S&P 500 a fondu de 18 % depuis son sommet atteint en avril. Pas surprenant que, à l’inverse, le VIX soit si haut.

Des financiers tels que Chad Morganlander, du cabinet Stifel & Nicolaus, exhortent les investisseurs à prendre le VIX avec un grain de sel. Le gros de la poussée de cet indice de volatilité, dit-il, s’est produit lorsque la crise de la dette en Europe semblait hors de contrôle. Or, si les autorités européennes finissent par s’entendre sur les moyens de corriger leurs problèmes, la confiance des investisseurs s’améliorera rapidement et le VIX pourrait retomber à un niveau normal en moins de deux. Comment devra-t-on interpréter ce retour du balancier? Comme un moment propice pour vendre? Rien n’est moins sûr.

Au lieu de spéculer sur les hauts et les bas du VIX, conclut Chad Morganlander, « les investisseurs devraient concentrer leurs efforts à mieux équilibrer leurs portefeuilles ». Assurément, les résultats seront plus probants.

Ronald McKenzie