Politiques divergentes pour la Fed et la Banque du Canada?

Par La rédaction | 6 avril 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Desjardins croit que ni les États-Unis ni le Canada ne profiteraient d’un tel scénario.

La Réserve fédérale (Fed) et la Banque du Canada (BdC) ont poursuivi leur resserrement monétaire graduel au premier trimestre, note Mathieu d’Anjou, économiste principal au Mouvement Desjardins, dans une récente étude économique. Il ajoute toutefois que le discours de ces deux banques centrales a évolué de façon contrastée.

Du côté américain, les autorités monétaires ont revu à la hausse leurs prévisions économiques et signalent davantage de hausses de taux. À l’inverse, tout en gardant un ton généralement positif, la BdC notait dans son dernier communiqué plusieurs raisons d’être patiente avant de poursuivre son resserrement monétaire.

À écouter les récents commentaires des deux banques centrales, on pourrait envisager un scénario de divergence marquée où la Fed augmenterait ses taux de 0,25 % chaque trimestre alors que la BdC n’agirait qu’une fois par semestre, poursuit Desjardins. Dans ce cas, l’écart entre les taux directeurs américains et canadiens bondirait de 100 points de base d’ici la fin de 2019.

NE PAS FAIRE CAVALIER SEUL

Un tel élargissement des écarts entre les taux de court terme nord-américains entraînerait toutefois d’importantes pressions baissières sur la devise canadienne, croit Mathieu D’Anjou.

« Alors que l’inflation canadienne devrait évoluer au-dessus de la cible de 2 % tout au long de 2018, on peut penser que la BdC ne serait pas à l’aise avec une chute marquée du huard qui amplifierait les pressions inflationnistes, écrit-il. La Fed risque aussi d’être hésitante à faire cavalier seul avec un resserrement plus rapide de sa politique monétaire, alors que tout indique que les autres banques centrales demeureront très prudentes. »

Il en conclut que la divergence entre les politiques monétaires nord-américaines devrait être limitée par les pressions inflationnistes qu’elle entraînerait au Canada par l’intermédiaire d’un huard plus faible.

Il faudrait selon lui qu’un choc majeur frappe l’économie canadienne ou que des pressions inflationnistes beaucoup plus fortes apparaissent aux États-Unis pour justifier un scénario de divergence marquée des politiques monétaires

La rédaction