Vivre sans argent, une utopie?

Par La rédaction | 25 août 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Pour régler ses problèmes financiers, rien n’est plus efficace que de vivre en se tenant le plus loin possible de toute forme d’argent. C’est du moins la philosophie de vie de quelques individus qui souhaitent se dissocier d’un système économique qu’ils considèrent comme profondément injuste.

Elf Pavlik, jeune trentenaire d’origine polonaise, fait partie de ces gens qui rêvent d’un monde sans argent, raconte le magazine suisse Largeur.com. Lorsqu’il utilise le transport en commun, il n’achète aucun billet, et ne s’en cache pas. Il opte plutôt pour un écriteau accroché autour de son cou sur lequel est écrit « No Ticket ». En cas de contrôle, le jeune homme explique simplement qu’il vit sans argent et propose de mettre ses compétences de programmateur informatique au profit des usagers du réseau.

Car jusqu’en 2009, Elf Pavlik travaillait pour une entreprise en démarrage dans le domaine du voyage à San Francisco. Sa vie a pris un tournant majeur lorsqu’il a décidé de vivre sans emploi et sans logement avec pour seuls biens matériels le contenu de son sac à dos.

Depuis, il voyage un peu partout en Europe au gré des projets auxquels il collabore. « Mon expérience du travail a complètement changé. Je ne vends plus mon temps pour réaliser ce que veulent les autres. Je partage mes compétences autour d’un but commun et ne fais que ce qui me rend vraiment heureux », raconte celui qui se nourrit grâce aux denrées offertes par ses amis, aux aliments jetés par les commerces ou encore aux produits provenant de l’agriculture collaborative.

L’ESSOR DE LA « FREECONOMY »

Tout comme Elf Pavlik, les quelques autres personnes qui poursuivent la même démarche un peu partout en Europe et aux États-Unis sont guidées par des idéaux communs : se passer d’argent pour entretenir d’autres liens sociaux et se concentrer sur l’essentiel, hors de tout système économique jugé inéquitable.

L’activiste irlandais Mark Boyle a adopté ce mode de vie pendant deux ans et demi et a raconté son expérience « libératrice » sur le site du quotidien britannique The Guardian et dans son livre intitulé The Moneyless Man. Traduit dans 17 langues, cet ouvrage est à l’origine d’un mouvement, la « freeconomy », et d’une communauté en ligne qui compte près de 50 000 membres.

Mais les adeptes de ce mouvement peuvent-ils réellement se passer d’argent pour vivre? En fait, la principale critique qu’entend Elf Pavlik est qu’il utilise indirectement de l’argent via les personnes qui le soutiennent. Il l’admet, et précise que cette situation l’attriste.

« Mais je vois ma démarche comme un travail inachevé. Nous avons encore besoin de temps pour que de nouveaux modèles de collaborations se mettent en place. Pour l’heure, il faut considérer que, argent ou pas, nous sommes tous interconnectés. Ceux qui décident de m’aider le font simplement en ne prenant en compte aucun critère monétaire. »

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