Vue sur la Chambre avec Luc Labelle

27 octobre 2014 | Dernière mise à jour le 27 octobre 2014
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Luc Labelle, directeur général de la Chambre de la sécurité financière.

Sur les 15 années de la jeune histoire de la Chambre de la sécurité financière, Luc Labelle en a vécu près des deux tiers à la tête de l’organisme d’autoréglementation québécois.

S’il n’avait pas de visées de carrière au sein d’un organisme d’encadrement du secteur financier, celui qui détient un baccalauréat en finance et une maîtrise ès sciences en management a toujours voulu oeuvrer pour des organisations sans but lucratif ou publiques et a été impliqué dans plusieurs organisations du secteur financier. Il a affûté ses aptitudes de gestionnaire stratégique entre autres au sein de fédérations de développement régional, à Investissements Québec, au Conseil de la coopération du Québec et à des conseils d’administration d’entreprises financières.

En 2005, le scandale Norbourg éclate. La protection du public dans le secteur des services financiers l’interpelle et l’occasion de s’impliquer se présente sous la forme d’un chasseur de têtes qui lui annonce que le poste de directeur général de la Chambre est vacant. Le défi lui plaît. Il entre en poste le 9 novembre 2005.

M. Labelle trouve alors la Chambre dans un état financier difficile. « Elle était en faillite technique sur papier, mais ses relations avec son environnement étaient davantage problématiques », se remémore-t-il. Le défi qu’a voulu relever le nouveau PDG n’en était pas un de gestion d’opérations mais plutôt un de gestion d’organisations complexes, comme dans l’approche définie par Henry Mintzberg.

Comme M. Labelle l’explique, il y a des professionnels membres à la CSF, alors que sa mission est strictement tournée vers le public. Ainsi, comme sa mission est dirigée vers les épargnants investisseurs, le ministre n’est jamais très loin. Il y a ainsi de multiples parties prenantes qui toutes ont voix au chapitre et qui, au départ, n’ont pas nécessairement le même intérêt.

« Depuis mon arrivée, l’évolution de la Chambre n’a pas été un long fleuve tranquille, illustre-t-il. Nous sommes passés d’une organisation qui était strictement soutenue par la mobilisation de ses membres (comme aux beaux jours de l’Association des intermédiaires en assurance de personnes du Québec – AIAPQ) vers une organisation dont l’assise s’appuie davantage sur sa relation avec le public. »

M. Labelle souligne que le travail de toute l’équipe qu’il dirige a contribué à ce que la perception des membres au sujet de la Chambre s’améliore au fil des ans. « Cela reste le plus beau défi depuis mon arrivée, et ce n’est pas terminé », souligne-t-il au passage.

Pour appuyer son propos, le PDG donne cet exemple : « À mes débuts, les membres de la Chambre refusaient que nous émettions des communiqués de presse pour annoncer les radiations prononcées par le comité de discipline. Il a fallu quelques années pour que nos membres voient et comprennent que l’intérêt du public (à voir affichées publiquement les sanctions contre les conseillers fautifs), était lié à l’intérêt des membres, à travers le maintien de leur réputation. »

D’ailleurs, les sondages menés par la Chambre au cours des deux dernières années montrent que 98 % de ses membres veulent qu’elle voie au respect de la déontologie de la profession et les soutienne en matière de conformité. La CSF a aussi réalisé, avec Ad hoc Recherche, un audit de perception auprès du public concernant la valeur de la profession et de la Chambre. Le public croit que la Chambre est utile (95 %), qu’elle doit continuer ses efforts pour améliorer sa notoriété publique et qu’elle a contribué à améliorer la perception d’honnêteté de la profession (84 %). Une très belle avancée par rapport aux débuts mitigés de l’organisme.

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Notre dossier sur les 15 ans de la CSF :

Ce texte est paru dans l’édition d’octobre 2014 de Conseiller. Cliquez ici pour consulter l’ensemble du numéro.