Warren Buffett attaque les fonds spéculatifs

Par La rédaction | 28 février 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Warren Buffett attends the premiere of « Wall Street: Money Never Sleeps » at the Ziegfeld Theatre on September 20, 2010 in New York City. *** Local Caption ***

Dans sa lettre aux actionnaires publiée samedi, Warren Buffett a dénoncé une fois de plus les « frais exorbitants » imposés par les fonds spéculatifs… et fait l’éloge des fonds indiciels, rapportent l’Agence France-Presse et Associated Press.

Selon le président de la société d’investissement Berkshire Hathaway, les investisseurs qui ont eu recours aux services de ces gestionnaires de portefeuille, qui prélèvent des commissions élevées, auraient ainsi jeté par la fenêtre plus de 100 milliards de dollars durant la décennie écoulée.

« En fin de compte, lorsque des milliers de milliards de dollars sont gérés par des gens de Wall Street qui réclament pour cela des frais importants, ce sont habituellement ces gérants qui récoltent des profits colossaux, pas les clients. Les petits et grands investisseurs devraient donc s’en tenir aux fonds indiciels à bas coûts », recommande-t-il notamment dans sa lettre.

Pour étayer cette affirmation, le multimilliardaire a rappelé un pari dans lequel il s’était lancé neuf ans auparavant, à la veille de la crise financière. Il avait alors misé sur l’indice S&P 500 face aux gestionnaires à la tête de Protégé Partners, qui, eux, avaient plutôt opté pour une série de fonds de couverture, rapporte Associated Press. Or, près d’une décennie plus tard, l’indice de Standard & Poor’s a grimpé de 85,4 %, comparativement à 22 % du côté des fonds de couverture.

LE MIRACLE AMÉRICAIN

Le célèbre investisseur a également rendu un hommage appuyé au « dynamisme économique » des États-Unis, qu’il a qualifié de « miraculeux ».

Un « miracle » qui a notamment permis aux actions de Berkshire Hathaway d’enregistrer l’an dernier une croissance de 23,4 %, soit près de deux fois celle de l’indice Standard & Poor’s 500. Basé à Omaha (Nebraska), le conglomérat, qui détient des parts dans les secteurs des assurances, du transport ferroviaire et dans une multitude de grandes compagnies comme Coca-Cola, Burger King, Apple, Wells Fargo ou Bank of America (BofA), a affiché un bénéfice net de 24,1 milliards de dollars, soit un montant équivalent à celui de 2015.

Cette expansion économique a également permis à l’« oracle d’Omaha » de gagner un autre pari engagé en 2011, lorsqu’il a placé cinq milliards de dollars dans la BofA, une opération qui lui a rapporté des gains d’environ 13,5 milliards de dollars, indique Fortune, qui souligne que les actions de la banque ont augmenté régulièrement depuis son investissement, mais qu’elles ont bondi de 30 % depuis l’élection en novembre de Donald Trump à la Maison Blanche.

L’APPORT POSITIF DES IMMIGRANTS

Durant son discours aux actionnaires, Warren Buffett a par ailleurs longuement fait l’éloge du système de libre marché en vigueur aux États-Unis, qui permet aux Américains d’accumuler une « quantité ahurissante » de richesses. « En 240 ans, soit une période qui représente moins de trois fois le temps de ma présence sur Terre, les Américains ont allié l’ingéniosité, l’économie de marché, une vague d’immigrés talentueux et ambitieux, et le respect de la loi pour produire une abondance qui a dépassé le rêve des pères fondateurs », écrit-il dans sa lettre.

Bien qu’il ne cite pas Donald Trump, le milliardaire a insisté sur la contribution des immigrants à la prospérité du pays, alors que le nouveau président entend accélérer l’expulsion de millions de travailleurs clandestins. L’octogénaire, démocrate de longue date et fervent partisan d’Hillary Clinton, estime toutefois que quel que soit le programme économique à venir, les actions américaines continueront à progresser. Mais comme le rapporte Le Monde, il reste prudent, allant jusqu’à déclarer que « des chutes sur les marchés financiers vont occasionnellement se produire, et même des paniques, qui vont peser pratiquement sur toutes les actions ».

« Oui, l’accumulation de richesses va s’interrompre de temps en temps, pendant de courtes périodes », prévoit-il, avant de conclure dans son langage imagé habituel : « Chaque décennie ou presque, des nuages noirs vont remplir le ciel de l’économie et, brièvement, il va pleuvoir de l’or. Lorsque de telles averses se produiront, il sera impératif de se précipiter dehors en portant des bassines, et non des petites cuillères. »

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