Les actions sont à privilégier

24 avril 2013 | Dernière mise à jour le 24 avril 2013
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C’est lors du colloque du Conseil des fonds d’investissement du Québec (CFIQ) qui se déroulait en avril dernier que Martin Lefebvre, vice-président, Stratégie de placement et répartition de l’actif au sein de la Banque Nationale du Canada, a invité les investisseurs à « favoriser le marché boursier au détriment du marché obligataire ».

Le marché des actions est dernier de classe depuis 2000, soit depuis l’année de l’éclatement de la bulle technologique. Alors que le rendement du S&P 500 depuis ce temps peine à franchir le cap du 0 %, le prix de l’or, de son côté, s’est apprécié de plus de 500 % au cours de cette période. Même si le conférencier rappelait de douloureux souvenirs — le creux boursier atteint en mars 2009 —, force est de constater que les investisseurs ayant osé investir à ce moment ont eu la main heureuse. « C’est dans les pires moments que surviennent les meilleures occasions d’investissement », confirme M. Lefebvre.

En fait, sur une période de 110 ans, soit de 1900 à 2010, les actions font belle figure. Après avoir fait du surplace durant une décennie, la valeur de l’indice Dow Jones s’est appréciée par un multiple de 5 à compter des années 1950 environ. Un peu plus tard, et après 18 années d’une certaine stabilité, le Dow Jones s’est multiplié par 10, de 1980 à 2000 environ. Ainsi, et malgré la décennie boursière perdue (2000 – 2010), l’indice a progressé fortement depuis 1900. C’est seulement le 29 mars 1999 que l’indice a terminé pour la première fois au-dessus des 10 000 points. « Les actions, ça monte constamment si l’investisseur reste investi suffisamment longtemps », a expliqué M. Lefebvre, graphique à l’appui. À l’heure de rédiger ces lignes, le Dow Jones flirte avec la barre des 15 000 points.

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De l’autre côté, la valeur fondamentale des obligations demeure surévaluée. « Les investisseurs ont trouvé refuge dans le revenu fixe, mais dorénavant, il sera de plus en plus difficile d’aller chercher une plus-value dans les obligations, notamment en raison des faibles taux d’intérêt », insiste-t-il, pour expliquer qu’une rotation des actifs au profit des actions devrait s’effectuer au courant des prochaines années.

Plusieurs facteurs appuient la stratégie d’investissement défendue par M. Lefebvre. La Bourse demeure en bonne posture malgré les données économiques mixtes dévoilées mensuellement. Plusieurs des bases de l’économie américaine demeurent cependant saines. Les ménages américains sont désormais moins endettés, l’activité manufacturière du pays se redresse et les conditions financières demeurent généralement souples.

Alors que les marchés boursiers émergents et canadiens peinent à suivre la cadence imposée par le marché boursier américain, et que les investisseurs semblent apprécier les grandes entreprises américaines dotées d’un bon bilan, le contexte actuel demeure favorable aux actions qui procurent un rendement de dividende. Il pourrait d’ailleurs s’agir d’un catalyseur supplémentaire vers cette rotation d’actifs tant attendue. Le Dow Jones se hissera-t-il encore plus haut? Après un rallye de près de 30 ans, les obligations gouvernementales deviendront-elles la catégorie d’actifs à éviter à tout prix?

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