5 conseils visant les portails de financement participatif

Par La rédaction | 18 mars 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Alors que la décision portant sur le financement participatif en capital se fait toujours attendre du côté des organismes canadiens de réglementation des valeurs mobilières, Fair Canada sonne l’alarme. Cette pratique permettant aux PME et aux entreprises en démarrage de générer des capitaux par la vente d’actions sans prospectus via Internet inquiète vivement.

Contrairement aux médias financiers et à la blogosphère spécialisée, Fair Canada voit dans cette pratique plusieurs facteurs se situant au-delà de la simple possibilité de lancer et de financer des entreprises.

Si les Canadiens doivent être informés en rapport avec ces nouvelles possibilités, qui paiera pour la formation? Comment l’efficience de l’information sera-t-elle évaluée, et par qui? Voilà des questions que soulève Fair Canada.

Dans le but d’éviter des « préjudices désastreux aux investisseurs » et d’assurer un lancement selon les meilleures pratiques, l’organisme recommande les cinq mesures suivantes :

1. Réduire l’attrait pour limiter les dégâts

Dans son plaidoyer, Fair Canada se fait fort pessimiste au sujet des possibilités de succès découlant de ce type de financement et formule ces opinions :

  • les plans des entreprises en démarrage seront « irréalistes ou inadéquats »;
  • sans expérience en matière de gestion, les idées ne se concrétiseront pas, même les meilleures;
  • peu d’entreprises réussiront à démarrer et à croître;
  • un manque de liquidité chronique deviendra la nouvelle réalité;
  • les investisseurs seront confrontés à des pertes, sans moyen d’y remédier;
  • les actionnaires des entreprises à fort potentiel devront essuyer les effets de la dilution du capital lors des cycles de financement subséquents.

2. Contrer les fraudeurs

Fair Canada craint que les fraudeurs du Web ne s’immiscent sous peu dans ce type de financement, notamment à travers les pratiques d’hameçonnage et d’usurpation d’identité de sites de financement participatif. Une stratégie doit donc être élaborée et déployée à cet effet. Pour illustrer la facilité avec laquelle les investisseurs sont souvent dupés, l’organisme cite les affaires Sino Forest et Bre-X, et le livre Extraordinary Popular Delusions and the Madness of Crowds, publié par Charles Mackay il y a près de 175 ans, qui serait toujours d’actualité.

3. Optimiser le professionnalisme du processus

Désirant éviter que les investisseurs impulsifs et mal informés ne soient bernés par une procédure frauduleuse ou trop séduisante par rapport à la réalité, Fair Canada exige que le professionnalisme des méthodes et pratiques entourant le financement participatif soit revu à la hausse et validé. Protéger les investisseurs trop crédules semble être ici une priorité du fait que cette catégorie de gens « risque fort d’être leurs principaux clients ». Les situations pouvant mener à un conflit d’intérêts doivent ainsi être anticipées, identifiées et réglementées.

4. Éviter le langage d’initiés

Comme ce mode de financement s’adresse au grand public, les plateformes de financement participatif devront utiliser un langage clair et précis, susceptible d’être compris de tout investisseur, pour détailler les principes d’utilisation, les risques et les attentes. La navigation des différents sites ne doit pas pouvoir s’effectuer sans que l’utilisateur ne confirme avoir pris connaissance de ces principes directeurs.

5. Favoriser l’approche « nombreux investisseurs, petits investissements »

Fair Canada s’inquiète aussi de la qualité des titres qui seront proposés en soulignant que l’offre pléthorique en matière d’options ne doit pas se faire au détriment de la valeur.

De la même manière, les plateformes doivent prêcher la modération en toute circonstance, notamment en ce qui a trait au plafond maximal des participations en capital. L’organisme recommande l’instauration du principe favorisant un grand nombre d’investisseurs et de petits investissements, similaire au modèle adopté par Kickstarter.

La rédaction