À peine 4 % des PME canadiennes sont très performantes

Par La rédaction | 9 mai 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La Banque de développement du Canada (BDC) soutient dans un récent rapport que seulement 4 % des PME canadiennes sont très performantes, c’est-à-dire que la croissance de leurs ventes et leur marge de profit dépassent la médiane et se situent dans le quartile supérieur de leur secteur.

Dans ces entreprises, la valeur des ventes par employé (133 305 dollars) est deux fois plus élevée que chez leurs pairs (64 756 dollars) et leur marge de profit médiane (20%) est près de sept fois plus élevée que chez les autres PME (3 %).

Ces revenus leur permettent d’investir 32 % de plus par employé dans la machinerie et l’équipement, 44 % de plus par employé dans les actifs incorporels (brevets, formation des employés, etc.) et 15 % de plus en rémunération. De fait, dans les entreprises hautement performantes affichant un chiffre d’affaires de 2 à 10 millions de dollars, la rémunération moyenne dépasse de 45 % la moyenne du secteur.

PLUS D’EXPORTATIONS, MOINS DE DETTES

Ces PME très performantes sont deux fois plus susceptibles d’exporter et font de 21 à 26 % de leurs ventes sur des marchés extérieurs, contre 16 à 19 % pour les autres.

Elles ont aussi un ratio d’endettement plus faible que leurs pairs, sauf dans le cas du secteur finance, assurances et services immobiliers et de location. Dans ce cas, le ratio d’endettement est de 88 %, contre 69 % pour les autres secteurs. La BDC n’explique pas cette différence.

Les secteurs affichant la plus grande part de PME très performantes sont le commerce de gros (5,6 %) et la fabrication (5,4 %), alors que le secteur finance, assurances et services immobiliers et de location vient bon dernier, avec seulement 2 %. De 2013 à 2015, les entreprises les plus performantes de ce secteur ont cependant généré une marge de profit brut de 90 %, contre 64 % pour les autres.

COMMENT Y ARRIVER?

La BDC ne se limite pas à ces observations. Elle y va aussi de quelques conseils pour aider les gens d’affaires à propulser leur entreprise dans le groupe sélect des « hautement performants ».

Pour les petites entreprises (chiffre d’affaires annuel de moins de deux millions de dollars), la BDC suggère de se concentrer sur la croissance des ventes. Une augmentation de la taille de l’entreprise permet des économies d’échelle et des gains de productivité, lesquels généreront davantage de profits pouvant être réinvestis. Les entreprises plus grandes possèdent plus de ressources et, généralement, de meilleures assises. Elles sont aussi mieux positionnées pour exporter.

Aux entreprises de taille moyenne (chiffre d’affaires annuel entre deux et dix millions de dollars par année), la BDC conseille d’investir davantage dans la machinerie et l’équipement, en particulier dans les technologies de l’information et des communications, de même que dans des actifs incorporels. Il s’agit alors de devenir plus productif et plus innovateur.

Enfin, les entreprises de plus grande taille (chiffre d’affaires annuel de 10 à 100 millions de dollars) doivent viser les marchés extérieurs. Les grandes PME connaissant le plus de succès sont celles qui tirent une part importante de leurs revenus de l’exportation. Cela permet de se diversifier géographiquement et d’ainsi réduire les risques de ralentissement reliés à la conjoncture économique et politique de certains pays.

PLANIFIER LES INVESTISSEMENTS

De son côté, Scott Lewis, directeur général capital de croissance et transfert d’entreprise à BDC Capital, rappelle aux entrepreneurs que la croissance passe nécessairement par des investissements. « Réfléchissez à vos besoins financiers tôt dans le processus, et assurez-vous d’avoir un plan B, conseille-t-il. De plus, établissez des partenariats stratégiques qui pourront être mis à profit dès que vous enclencherez la prochaine étape de croissance de votre entreprise. » Selon lui, beaucoup d’entrepreneurs attendent trop longtemps avant de chercher du financement pour leurs projets.

« Dans son ensemble, cette étude met en lumière le fait que certaines PME sont très compétitives par rapport à d’autres et qu’elles n’ont vraisemblablement rien à envier à leurs concurrents internationaux, conclut le rapport. Les compétences managériales des gestionnaires sont, sans contredit, un des facteurs clés qui expliquent la bonne performance de ces entreprises. Malheureusement, seulement 4 % d’entre elles correspondent à ce profil. Il ne fait pas de doute que si davantage d’entreprises au Canada suivaient les traces de celles qui se démarquent le plus dans leur secteur, toute notre économie s’en porterait mieux. »

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