ALENA : des discussions lentes et difficiles

Par La rédaction | 31 janvier 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Clos lundi à Montréal, le sixième cycle de renégociation de l’ALENA a mis en lumière le fossé qui existe toujours entre les demandes canadiennes, américaines et mexicaines. Malgré tout, les Américains semblent plus engagés à trouver un terrain d’entente.

La session de négociation de Montréal a permis de boucler un autre chapitre du nouvel accord, celui sur la corruption, rapporte Radio-Canada. Les chapitres sur la concurrence et sur les PME avaient déjà été complétés lors des précédentes sessions.

« Cette série de négociations nous a permis de faire un pas en avant, mais nous progressons trop lentement », a déclaré le négociateur américain, Robert Lighthizer.

Le Canada et les États-Unis ont présenté des chiffres contradictoires concernant la balance commerciale entre les deux pays. Selon M. Lighthizer, les États-Unis avaient terminé l’année 2016 avec un déficit commercial de 87 milliards de dollars américains envers le Canada. La ministre Chrystia Freeland, négociatrice du Canada, a de son côté évoqué un déficit commercial canadien de huit milliards de dollars américains.

« De toute façon, le Canada ne considère pas les déficits et les surplus commerciaux comme la mesure ultime qui permet de savoir si les échanges commerciaux sont positifs ou négatifs », a affirmé Mme Freeland.

LUEUR D’ESPOIR

Malgré les désaccords encore nombreux et les progrès limités, les négociateurs semblent moins pessimistes qu’au début de la session de négociation, la semaine dernière. Ottawa craignait alors que le président Donald Trump décide carrément de se retirer de l’ALENA.

« J’espère que les progrès s’accéléreront et nous travaillerons très fort entre maintenant et le début de la prochaine session », a indiqué Robert Lighthizer, en soulignant que l’ALENA est un accord très important pour les États-Unis.

Il n’en reste pas moins que tant les négociateurs que les observateurs ont du mal à voir la lumière au bout du tunnel, alors que les négociations s’étirent toujours davantage. La prochaine ronde de négociation aura lieu au Mexique en février, et une autre est déjà prévue à Washington au mois de mars.

Cela dit, si on les compare à d’autres négociations d’accords internationaux, les discussions entourant la refonte de l’ALENA ne sont pas hors norme, même qu’elles peuvent sembler un peu « précipitées », selon Patrick Leblond, professeur à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’Université d’Ottawa.

« On est plus ou moins dans la normalité, mais dans une normalité accélérée. On négocie presque tout le temps. On est encore dans un processus accéléré », a-t-il expliqué à Radio-Canada.

Ce rythme pourrait cependant être affecté par certains événements politiques au cours des prochains mois, soit les élections présidentielles au Mexique en juillet et les élections de mi-mandat aux États-Unis en novembre. Des observateurs s’attendent à ce que ces scrutins forcent la suspension des négociations, qui pourraient alors se poursuivre en 2019.

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