ALENA : guide de survie pour entrepreneurs

Par La rédaction | 20 septembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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En l’absence de progrès importants à l’égard des principaux enjeux de la renégociation de l’ALENA, les entreprises canadiennes doivent commencer à se préparer au pire et élaborer rapidement des plans de secours.

C’est ce qu’affirment KPMG et Eurasia Group. Dans un rapport commun, les deux firmes soutiennent que le retrait de l’ALENA, quoique « peu probable » à l’heure actuelle, représente une menace importante pour les entreprises.

« Les fortes divisions entre les trois pays à l’égard des principaux enjeux semblent compromettre la conclusion d’une entente à court terme, affirme Russ Crawford, associé à KPMG au Canada. Il est temps que les entreprises se dotent de plans d’urgence. Peut-être croyez-vous que la renégociation de l’ALENA ne pose pas de réelle menace pour votre entreprise, mais, en ces temps incertains, les risques peuvent être imprévisibles. »

SE PRÉPARER À L’INCERTITUDE

En prévision d’un résultat incertain Russ Crawford conseille fortement aux entreprises canadiennes d’élaborer un guide de survie pour les six prochains mois. Celui-ci devrait contenir différents scénarios tenant compte autant des données connues que des données inconnues « afin de disposer d’un ensemble gérable de réactions possibles ».

« Tenez compte de l’incidence éventuelle sur vos clients, vos fournisseurs et même vos employés, et adoptez des plans d’urgence en fonction des changements éventuels qui pourraient toucher les entreprises et les chaînes d’approvisionnement, explique Russ Crawford. Par exemple, on peut adopter, dans la mesure du possible, un plan de secours en cas d’augmentation de X % des tarifs ou d’une variation de Y % du contenu régional. »

NÉGOCIATIONS CRUCIALES À OTTAWA

La prochaine étape de la renégociation de l’ALENA, qui se déroulera à Ottawa à la fin du mois, est cruciale, selon Daniel Kerner, directeur pour l’Amérique latine à Eurasia Group. « Si le processus ralentit et que les trois parties ne font guère de progrès au cours du prochain cycle de négociations, la perspective de conclure une entente à court terme pourrait être menacée par la simultanéité des négociations et de l’élection présidentielle mexicaine l’an prochain. Il sera très difficile pour les autorités mexicaines de négocier lorsque l’élection battra son plein. »

Les obstacles ne viennent pas uniquement du Mexique : le président des États-Unis, Donald Trump, a maintes fois menacé de mettre fin à l’ALENA. Cela dit, la loi n’autorise pas explicitement le président à invoquer unilatéralement la clause de résiliation sans l’approbation du Congrès.

« À moins qu’une loi américaine ne stipule une date de temporisation en matière d’autorésiliation, seul le Congrès a l’autorité d’abroger une loi en vigueur. Si le président Trump ordonnait un retrait unilatéral des États-Unis sans l’approbation du Congrès, la cause pourrait être portée devant les tribunaux fédéraux », indique Russ Crawford.

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