MakerBloks se construit un nom

Par Bruno Geoffroy | 22 juillet 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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L’électronique est un vrai jeu d’enfant. Vous en doutez? Initiez donc votre progéniture à l’aide des blocs de construction magnétiques de MakerBloks, l’entreprise fondée par François Poirier. Connectés au gré de l’imagination, ils donnent naissance à de vrais circuits électroniques. Stimulation, innovation et dépendance garanties.

Changer la façon dont les enfants sont initiés aux circuits électroniques n’était pas un objectif de vie pour François Poirier, designer industriel depuis une quinzaine d’années.

« Il y a deux ans, je voulais apprendre les bases de l’électronique pour mon travail et partager ces connaissances avec mes nièces de 5 et 7 ans, deux filles déjà allumées par les sciences », explique l’entrepreneur. Mais les kits d’apprentissage offerts sur le marché étaient peu attirants. « De gros manuels d’instruction, beaucoup d’avertissements pour finalement connecter quelques fils et faire flasher une ampoule. » Un constat (plus que) décevant pour une génération iPad, habituée à l’interaction et à l’engagement.

À L’ENFANT D’EXPÉRIMENTER

Le concept derrière le jeu éducatif de MakerBloks était né : des composants électroniques en forme de blocs colorés et facilement identifiables se connectent par aimantation comme des Legos. À l’instinct. Au diable les instructions rédhibitoires; à l’enfant de 6 ans et plus d’expérimenter, de concevoir et de créer ses propres circuits en dehors des sentiers battus. Il lui sera même possible de faire interagir ses vrais blocs dans un monde virtuel grâce à une application mobile conçue pour les tablettes.

François Poirier

Actuellement, François Poirier et deux employés — trois autres suivront d’ici la fin de l‘été – s’attellent à produire et lancer les quatre ensembles d’électronique de MakerBloks à l’automne en collaboration avec le centre d’innovation de l’Université Concordia.

La fabrication de l’électronique se fera aux États-Unis, les blocs plastiques en Chine et l’assemblage à Montréal. Trois brevets protègent les créations de M. Poirier en Amérique du Nord.

SUR LA RAMPE DE LANCEMENT

« Les bons résultats de notre campagne de sociofinancement Kickstarter (près de 48 000 $) vont nous aider à aller chercher du financement auprès de firmes d’investissement ou d’anges financiers », dit M. Poirier. Sur sa carte de visite, de bonnes étoiles plaident sa cause : sélectionné comme l’un des 25 Entrepreneurs émergents du C2 Montréal et premier de sa promotion au Founder Institute de Montréal en 2014.

Un prêt de la BDC et une bourse d’innovation de la CDEC accompagnent aussi l’entreprise dans une aventure qui l’a menée récemment au Maker Faire à San Francisco et au Tech Crunch Disrupt à New York.

DE L’IMPORTANCE D’UN CONSEILLER

« Aujourd’hui, un conseiller en services financiers indépendant nous épaule. C’est un bon investissement pour une jeune entreprise, croit-il. Maximisation des crédits d’impôt de R et D, conseils sur nos investissements, et surtout, une aide professionnelle pour structurer la compagnie et la faire passer d’embryon à l’âge adulte. »

Cela permet aussi de libérer du temps pour le démarchage et le développement de produits. Et, à ce titre, l’imagination de François Poirier est fertile. « On envisage de développer des ensembles d’initiation à la programmation et à l’impression 3D pour l’année à venir et de viser les marchés européens et asiatiques d’ici deux ans ». Une étape – 0u un bloc! – à la fois, rappelle-t-il.


Pour suivre les projets de l’entreprise : leur site Web, leurs profils Twitter, Facebook, Instagram et Linkedin.

Bruno Geoffroy