Améliorer un plan de retraite grâce aux FNB

20 juin 2012 | Dernière mise à jour le 20 juin 2012
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Avoir assez d’économies pour prendre sa retraite avec un revenu de remplacement de 60 %, c’est merveilleux… sauf si vous aviez prévu en avoir 70 %!

Le fait de dépasser un objectif donné, par exemple épargner davantage et avoir en réserve quelques années de revenu de retraite de plus que prévu témoigne d’un bon « alpha personnel ». Ce principe de « l’alpha personnel », défini comme la capacité de surpasser les attentes, est appliqué avec succès depuis un certain temps déjà par les comptables et les planificateurs financiers, en particulier ceux qui sont rémunérés sous forme d’honoraires uniquement et qui servent les intérêts de leurs clients sans être influencés par les frais d’administration ou les mesures incitatives assorties aux produits. Mais les fonds négociés en Bourse (FNB), les services de courtage à escompte en ligne et les autres nouveautés du genre ont changé la donne.

Face à des consommateurs de plus en plus aguerris, les conseillers devront se mettre au diapason et offrir davantage que des services de négociation et de recherche.

L’attrait de la gestion active Les FNB donnent accès à une diversification instantanée (par régions, pays, styles, capitalisations, secteurs, industries, etc.) et à un bassin vaste, en plein essor et relativement peu coûteux de catégories d’actif. Au fur et à mesure que les investisseurs individuels découvriront la souplesse que les FNB leur offrent, ils ne verront plus les autres produits financiers du même œil. Un public averti reconnaît plus volontiers que les placements passifs ou indiciels sont un bon moyen de puiser dans le potentiel et le bêta du marché. La polémique opposant investissement actif et passif s’intensifiera tandis que les professionnels du placement se battront pour préserver leur gagne-pain. Cependant, la plupart des gestionnaires actifs concèdent une part au placement passif, en particulier dans une structure avec de multiples fonds et gestionnaires, où ce chevauchement est source de rendements et de rémunération. Les investisseurs comprennent de plus en plus la difficulté d’obtenir des rendements supérieurs à ceux du marché, et que seuls quelques virtuoses y parviennent de façon soutenue. Dans ce contexte, bâtir l’assise d’un cabinet peut être, pour le moins, assez contrariant pour les conseillers.

Gérer le risque Pour un professionnel du placement, le risque se définit par la volatilité. En revanche, pour la plupart des particuliers, le risque signifie « pertes absolues ». Mais dans le quotidien des clients, il en existe une autre définition, soit le risque de ne pas atteindre un objectif.

Prenons l’exemple de l’épargne-retraite : les régimes de retraite à prestations déterminées (PD), dont bénéficient les parlementaires et les fonctionnaires, sont étroitement surveillés par les syndicats et des grandes sociétés. Ils sont gérés par des spécialistes et versent à leurs membres, à la retraite, un pourcentage du salaire de la dernière année de travail, qui varie selon le régime. Les régimes PD sont administrés par des comités d’experts et sont financés par les employés, autrement dit dans cet exemple, par les contribuables.

Si autant l’employeur que les employés y cotisent, les décisions de placement relèvent du comité. Tous les trois ans, une évaluation obligatoire détermine dans quelle mesure le fonds peut assumer ses obligations théoriques envers tous ses participants. Si le capital du régime se révèle insuffisant pour payer les pensions courantes et celles à venir, l’employeur ou les contribuables doivent combler le déficit.

En revanche, les régimes de retraite à cotisations déterminées (CD) s’apparentent aux régimes de retraite enregistrés (RER). Les cotisations de l’employé donnent généralement droit à des cotisations correspondantes de la part de l’employeur, et la responsabilité des décisions de placement revient à l’employé. Il importe de noter que le régime n’établit pas de revenu de retraite cible et ne fait pas l’objet d’évaluation triennale pour vérifier s’il progresse conformément aux objectifs ou non. En fait, contrairement aux régimes PD, les régimes CD ne sont pas soumis à l’obligation d’assurer des prestations correspondant à un certain pourcentage du revenu. Depuis plusieurs décennies, de nombreux régimes PD ont été convertis en régimes CD ou ont carrément cessé d’accepter de nouveaux participants dans l’espoir de maîtriser l’endettement des entreprises.

Gérer un CD comme un PD Voilà une occasion en or pour les conseillers. Dans l’optique de procurer un revenu de retraite correspondant à un certain pourcentage du salaire du client, un portefeuille de régime CD ou de RER peut être géré de la même manière qu’un régime PD. L’investisseur dirige son attention sur le revenu de retraite qu’il prépare au lieu de se préoccuper de la performance à court terme, et il améliore ses chances d’atteindre le but d’un régime de retraite, c’est-à-dire un revenu fiable.

Voici comment faire. Si un épargnant souhaite avoir 70 % de son salaire annuel lorsqu’il sera à la retraite, le conseiller doit déterminer le capital nécessaire en dollars actuels pour alimenter une rente correspondant à ce montant quand le client sera à la retraite. En tenant compte du taux de cotisation de l’épargnant, d’une certaine inflation et de rendements raisonnables, le conseiller définit la courbe d’accumulation du capital pour atteindre le montant d’épargne-retraite visé. (Voir le graphique « Courbe d’accumulation du capital »).

La performance réelle du régime peut fluctuer au-dessus ou au-dessous de cette courbe, comme l’indiquent les points A, B et C du graphique. Tenant compte du risque du portefeuille et de la courbe d’accumulation du capital, le conseiller prend les décisions de placement dans l’optique d’atteindre le capital de retraite visé. Cet objectif peut légèrement varier au fil des fluctuations de taux d’intérêt, ou être considérablement modifié en cas de changements notables dans la situation de l’investisseur, notamment une importante promotion, des naissances imprévues, la maladie de membres de la famille, un héritage ou, pourquoi pas, un gros lot à la loterie.

Il s’agit là d’un élément clef actuellement absent de la gestion des régimes CD et des RER qui ouvre un espace que les conseillers peuvent combler en aidant les investisseurs à trouver des solutions utiles et précieuses.

Mark Yamada est le président et chef de la direction de PUR Investing Inc., un cabinet de gestion de portefeuille et de développement de logiciel qui se spécialise en stratégies perturbatrices à l’intention des promoteurs de régimes de retraite, des investisseurs et de leurs conseillers. PUR est un gestionnaire de portefeuille inscrit. www.purinvesting.com