Assurance collective : les employés de moins en moins satisfaits

Par Pierre-Luc Trudel | 22 juin 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les régimes d’assurance collective offerts par les employeurs canadiens répondent de moins en moins bien aux besoins des participants et sont mûrs pour des changements en profondeur. C’est du moins l’une des conclusions de l’édition 2016 du Sondage Sanofi Canada sur les soins de santé.

Environ la moitié des participants sondés (52 %) ont affirmé que leurs besoins sont extrêmement bien ou très bien satisfaits par le régime de leur employeur, en baisse de 11 % depuis 2006. La chute est toutefois considérable par rapport à 1999, où cette proportion atteignait 73 %

Les employés sont généralement satisfaits de leur couverture pour les médicaments sur ordonnance (60 %) et les soins dentaires de base (53 %), mais il en est tout autrement pour les soins de la vue et les soins dentaires majeurs.

Alors que les participants classent les soins de la vue au troisième rang des avantages les plus importants (91 %), seulement 35 % d’entre eux qualifient leur couverture actuelle d’excellente ou de très bonne. Pour les soins dentaires majeurs, cette proportion est à peine plus élevée (41 %).

« Il existe un réel écart entre les besoins exprimés par les participants et l’offre des régimes actuellement en place », a commenté Pierre Marion, directeur de marché à Croix Bleue Medavie lors du dévoilement des résultats du sondage mercredi à Montréal.

Les employés satisfaits de leur emploi ont également une perception plus positive de leur régime d’avantages sociaux. Ainsi, 60 % des participants satisfaits au travail affirment que la qualité de leur régime de soins de santé est excellente ou très bonne, comparativement à seulement 39 % chez les employés insatisfaits.

TENTER DE NOUVELLES APPROCHES

Plus de la moitié des participants (58 %) ont indiqué qu’ils consentiraient à recevoir des compagnies d’assurance des renseignements sur la santé en fonction de l’utilisation de leur régime.

« Il faut bien sûr agir avec tact lorsqu’il est question de personnalisation, mais il s’agit sans aucun doute d’une occasion pour sensibiliser les participants à l’égard de leur santé et de l’utilisation de leurs assurances », a soutenu Nathalie Laporte.

Selon les membres du conseil consultatif du Sondage Sanofi Canada, la personnalisation fait partie de la solution pour concevoir différemment les régimes de soins de santé, qui ont peu évolué au cours des dernières décennies.

« L’heure est venue de réévaluer notre approche des régimes de soins de santé de façon à fournir un meilleur soutien au grand nombre de personnes atteintes de maladies chroniques. Soixante-quatre pour cent des participants atteints d’une maladie chronique disent vouloir plus de soutien, et pourtant, ce service n’est pas couvert », a affirmé Pierre Marion.

Pour que les régimes de soins de santé puissent mieux atteindre leurs objectifs, les membres du conseil consultatif suggèrent de créer un nouveau plan intégré de gestion de la santé, qui peut se résumer à deux principales composantes : une assurance comme protection contre les coûts de santé catastrophiques et des avantages sociaux flexibles ou modulaires qui encouragent les comportements positifs.

Le conseil consultatif imagine également un « super compte de soins de santé à cotisations déterminées ». En plus d’englober les demandes de remboursement pour les médicaments, services dentaires, soins de la vue et services paramédicaux admissibles, il inclurait un compte de promotion du mieux-être pour les frais imposables, comme les services d’entraîneur personnel, de nutritionniste ou même de conseiller en services financiers.

Pour obtenir les résultats de ce sondage, le groupe de recherche personnalisé Rogers Insights a interrogé, au nom de Sanofi Canada, 1 500 participants principaux à un régime collectif de soins de santé.

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Pierre-Luc Trudel