Assurance médicaments : les coûts toujours en hausse

Par Pierre-Luc Trudel | 20 avril 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La croissance des coûts se poursuit dans le secteur de l’assurance collective, alors que les régimes privés d’assurance médicaments du Québec ont vu leurs réclamations augmenter en moyenne de 4,6% en 2015, soit 1% de plus que dans l’ensemble du Canada.

C’est l’une des nombreuses données dévoilées jeudi dernier par l’actuaire Jacques L’Espérance lors de l’édition 2016 de la Conférence Telus Santé de Montréal. Telus Santé fournit des solutions technologiques de réclamations à divers assureurs. L’analyse de leur base de données lui a permis de tirer plusieurs conclusions.

Par exemple, en 2015, les assureurs liés à Telus Santé devaient débourser en moyenne 56,53$ par réclamation de leurs assurés. Ce montant ne tient pas compte de la franchise et de la coassurance.

Le coût mensuel par certificat (qui inclut l’adhérent couvert et ses personnes à charge) a pour sa part enregistré une hausse de 5,2% pour s’établir à 100,51$ au Québec. La croissance a été moins rapide dans le reste du pays, où le coût mensuel par certificat a crû de 4,1% pour se chiffrer à 84,39$.

RETARD DANS L’ADOPTION DES GÉNÉRIQUES

Selon Jacques L’Espérance, ces différences de coûts entre le Québec et le reste du Canada peuvent en partie s’expliquer par une utilisation moins importante des médicaments génériques dans la province. Ainsi, les génériques représentaient 55% des réclamations au Québec en 2015, contre 60% pour la moyenne canadienne. Les médicaments uniques (pour lesquels il n’existe aucun équivalent générique) comptaient pour 35% des réclamations et les médicaments originaux pour 10%.

Il faut aussi mentionner que le coût moyen par comprimé varie énormément d’une catégorie à l’autre : 0,61$ pour les génériques, 1,13$ pour les originaux et 2,62$ pour les uniques.

Malgré une utilisation croissante des génériques, la province accuse toujours un retard sur les autres régions du pays et l’écart s’est même légèrement creusé au cours des dernières années. Par exemple, entre 2013 et 2015, l’écart d’utilisation des génériques est passé de 4% à 6% entre le Québec et les autres provinces.

Jacques L’Espérance a toutefois mentionné que la loi 28, qui porte notamment sur le prix des médicaments, devrait avoir un effet positif sur la substitution de médicaments originaux par des génériques. À l’heure actuelle, parmi les régimes administrés par Telus Santé, 21% n’ont aucune politique de substitution, 12% ont une politique de substitution régulière, et 67% imposent la substitution obligatoire.

Cela dit, les grands régimes sont généralement beaucoup plus réfractaires à l’idée d’implanter une politique de substitution, ce qui signifie qu’une grande proportion d’assurés se trouve dans des régimes sans substitution, mentionne Jacques L’Espérance.

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Pierre-Luc Trudel