Assurances collectives : les régimes sous pression en 2016

20 janvier 2016 | Dernière mise à jour le 20 janvier 2016
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Les régimes d’assurance collective risquent d’être mis sous forte pression en 2016, alors que les coûts médicaux pourraient connaître la plus importante hausse depuis le milieu des années 2000 au Canada.

Une analyse d’Aon Hewitt suggère que l’augmentation moyenne des coûts des régimes de soins médicaux parrainés par les employeurs pourrait atteindre 8 % au pays, dépassant ainsi de 6 % le taux d’inflation générale prévu, qui est de 2 %. Une telle hausse surpassera considérablement la moyenne nord-américaine, qui devrait se situer à 5,8 %.

À l’échelle mondiale, la hausse des coûts sera de 9,1 % en 2016, un pourcentage 5,5 % supérieur au taux d’inflation moyen prévu de 3,6 %.

« Nous nous attendons à ce que la hausse des coûts médicaux se poursuive à travers le monde en raison du vieillissement de la population mondiale, d’un état de santé général en déclin, des mauvaises habitudes de vie en particulier dans les pays émergents, du transfert continu des coûts issus des programmes sociaux et de l’utilisation croissante des régimes d’assurance-maladie parrainés par des employeurs », explique Wil Gaitan, vice-président principal et actuaire-conseil, équipe mondiale à Aon Hewitt.

CERTAINS MÉDICAMENTS EN CAUSE

Cette hausse marquée des coûts à l’échelle mondiale est principalement initiée par la commercialisation de médicaments de spécialité pour traiter l’hépatite C, l’insuffisance cardiaque et certains types de cancers.

La tendance des médicaments à coût modique dont les promoteurs de régimes ont bénéficié ces dernières années sera de son côté éclipsée. Les nouveaux médicaments biologiques à coût élevé visant à traiter des pathologies plus courantes (comme l’hypercholestérolémie) devraient avoir une incidence majeure sur les coûts en 2016.

Par ailleurs, l’utilisation croissante des services paramédicaux par les participants demeure un autre facteur de hausse des coûts médicaux. Cette conjoncture incitera davantage les promoteurs de régimes à adopter des mesures de gestion des coûts, tant à court qu’à long terme, soutient Aon Hewitt.

« Les organisations devront réagir à la nouvelle réalité de l’inflation des coûts médicaux par une saine gestion de leurs régimes, commente Jean-Guy Gauthier, vice-président, Assurance collective à Aon Hewitt Canada. Elles ne peuvent perdre de vue l’évolution structurelle à plus long terme des coûts médicaux – par exemple, le vieillissement de la main-d’oeuvre et l’incidence des conditions comme l’obésité et l’hypertension artérielle. Les promoteurs de régimes doivent non seulement réagir aujourd’hui, mais aussi se préparer pour demain. »

RISQUES LIÉS AU MODE DE VIE

Problèmes cardiovasculaires, cancer et troubles gastro-intestinaux se trouvent en tête des maladies qui influencent le plus l’augmentation des demandes de règlement de frais médicaux à travers le monde, toujours selon le rapport d’Aon Hewitt. Au Canada, les principaux facteurs de risque sont l’obésité, l’inactivité physique et le vieillissement.

« Plusieurs des facteurs contribuant à la hausse des coûts dans le monde sont directement liés aux modes de vie modernes et leurs répercussions peuvent être considérablement atténuées si les personnes modifient leurs habitudes de vie, soutient François Choquette, chef de pratique mondiale, Assurance collective à Aon Health. Dans chaque pays, les employeurs doivent intensifier leurs efforts en vue d’aider les employés à comprendre les risques pour leur propre santé et de les motiver à prendre des mesures pour améliorer leur santé. »

Le rapport d’Aon Hewitt présente les tendances qui se dessinent en matière de coûts des régimes de soins médicaux parrainés par les employeurs dans 90 pays.

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