Choisir le bon investisseur, c’est possible?

Par La rédaction | 9 avril 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La recherche d’investisseurs n’est pas différente de l’embauche d’employés : il y en a des bons et des mauvais. La joaillère française Pauline Laigneau, qui blogue pour le quotidien économique parisien Les Échos, identifie les signes qui permettent de séparer le bon grain de l’ivraie.

Soutenant d’emblée qu’un investisseur « n’est pas un dieu », l’entrepreneure explique qu’un investisseur ne connaît pas votre entreprise ou votre marché mieux que vous, pas plus qu’il ne sait comment la faire croître. « Son rôle à lui est d’identifier des projets et des entrepreneurs capables de générer de la valeur. Point. Il n’est pas là pour vous conseiller sur votre futur logo », écrit-elle.

Ensuite, il s’agit d’identifier le type d’investisseur dont vous avez besoin : le capital-risqueur ou l’ange financier? Parce que les fonds privés sont plus longs à s’intéresser à votre projet, et nécessitent donc d’investir beaucoup plus de temps, une règle générale proposée par Pauline Laigneau selon laquelle si vous avez besoin de moins de 750 000 $ (600 000 €), il vaut mieux solliciter des anges qu’un fonds de capital de risque.

Il s’agit ensuite de reconnaître les signes qui ne trompent pas quant à la qualité des investisseurs. Votre « pitch » est efficace et plusieurs investisseurs sont intéressés? Il s’agit maintenant de choisir.

« Pourquoi? Parce que chacun de vos investisseurs va vous suivre tout au long de l’aventure, il devient votre “associé”. Or, un mauvais associé peut se révéler très chronophage et vous empêcher de faire votre travail d’entrepreneur. »

Ainsi, un mauvais investisseur :

  • veut négocier un rabais sur son investissement, ce qui signifie souvent qu’il vit au-dessus de ses moyens et ne vous laissera pas prendre de risque;
  • ergote sans fin sur des microdétails, causant des pertes de temps alors qu’il faut aller vite;
  • pose des dizaines de questions que vous ne pensiez pas qu’on pouvait poser. « Exemple vécu : quel sera le montant de la prime d’assurance de vos locaux dans cinq ans? », écrit Pauline Laigneau…;
  • enfin, il vous demande un plan d’affaires plus détaillé que celui remis aux autres, qui l’avaient pourtant accepté. « Bref, il va en permanence vous demander des passe-droits », ajoute Mme Laigneau.

À l’opposé, un bon investisseur :

  • a un appétit élevé pour le risque. Il sait que vous avancez dans le noir, et que les certitudes ne sont pas nombreuses;
  • comprend très bien qu’il peut perdre son investissement;
  • et sait que la seule information dont il a vraiment besoin, c’est la confiance qu’il a en vous : il est sûr que vous saurez reconnaître vos erreurs et en tirer des leçons.

« Ces business angels-là deviendront en général de vrais amis, des personnes sur qui vous pouvez compter et qui ont toute votre confiance », soutient Pauline Laigneau.

La rédaction