Comment réduire les avantages sociaux en douceur

Par La rédaction | 19 août 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Alors que les coûts des régimes d’assurance-médicaments explosent, imposer des mesures unilatérales de réduction des avantages sociaux peut susciter la grogne. Voici comment l’éviter.

Poids lourd des dépenses de santé, le prix des médicaments fait pression à la hausse sur le montant des primes. L’effort pour diminuer ces dernières doit se faire avec les employés, estime Charles-Antoine Villeneuve, vice-président à Aon Hewitt.

À défaut de quoi, « la pression portée par les employés, à une époque où les salaires progressent à peine, pourrait affecter leur moral et la capacité des entreprises à attirer et retenir la main-d’œuvre ».

MOBILISER LES EMPLOYÉS

Dans une récente chronique de notre publication sœur Benefits Canada, Charles-Antoine Villeneuve cite l’exemple d’une société où les participants au régime d’assurance-médicaments ont vu leurs coûts bondir de 8 % par année pendant 4 années consécutives. Un comité paritaire a été formé, et les quelque 25 000 adhérents du régime se sont vu proposer différents scénarios de réduction des coûts.

Un portrait empirique de la situation brossé en 2009, illustrant le détail de l’utilisation de médicaments des adhérents, révélait ainsi que 75 % des frais engagés par le régime servaient à payer les médicaments. « Les participants avaient un réel incitatif à trouver des solutions moins coûteuses », écrit Charles-Antoine Villeneuve.

COMMENT Y PARVENIR?

La solution qui a fait consensus : offrir des plans de remboursements plus avantageux lors de l’achat de médicaments génériques.

Les clés du succès : un solide plan de communication, l’utilisation de données probantes, permettant aux employés de bien saisir tous les enjeux, et un dialogue franc sur les changements nécessaires pour assurer la pérennité du régime.

« Cette stratégie de réduction des coûts n’aurait pas fonctionné si les employées n’avaient pas été à même de comprendre exactement ce que la refonte du régime signifiait pour eux. La direction a mis en place une stratégie de communication, expliquant les tenants et les aboutissants des changements », tout en sollicitant l’apport des employés dans la recherche de solutions.

La stratégie fut mise en place six mois avant la refonte du programme, donnant ainsi le temps à tout un chacun de discuter des enjeux et d’offrir des solutions. À ce jour, les communications d’entreprise sur la question sont faites au moins trois fois l’an. On détaille les nouveaux médicaments génériques disponibles et on incite à acheter d’un coup les prescriptions renouvelables afin de réduire le coût des franchises.

Les employés partagent leurs expériences d’économie entre eux, permettant à tous de profiter de diminution des dépenses.

DES RÉSULTATS ENCOURAGEANTS

Les résultats ont été probants, selon Charles-Antoine Villeneuve : dès le début, plus de la moitié des participants ont choisi l’option générique, faisant économiser 250 000 $ au régime.

D’autres bénéfices ont suivi : « à la suite de la mise en place du nouveau régime, début 2012, les primes n’ont pas augmenté pendant deux ans. En outre, les employés ont bénéficié d’un congé de primes pendant deux périodes de paie en 2014 », explique Charles-Antoine Villeneuve. Les économies ainsi dégagées ont également permis d’augmenter d’autres dépenses admissibles, comme les soins psychologiques.

La rédaction