Conseiller les entrepreneurs débutants

Par Bruno Geoffroy | 30 septembre 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Votre client se lance dans l’entrepreneuriat? Il cherche du financement et vous demande de l’orienter ? Voici quelques pistes à explorer.

« Avant de savoir vers qui se tourner pour obtenir du financement, l’entrepreneur doit d’abord définir à quels besoins répondra l’argent : achat d’équipement, embauche de personnel, inventaire, etc. Ses réponses nous permettront de l’orienter vers les bonnes ressources », rappelle Marc Therrien, conseiller en entreprise du SAJE, un organisme qui accompagne entre autres les entrepreneurs dans leurs démarches de financement.

Dans le cas d’une entreprise en démarrage, s’adresser à une institution financière avec son seul plan d’affaires ne garantit pas d’obtenir du financement privé. Loin de là. Les banques sont des prêteurs sur garantie qui se basent sur les actifs, la valeur de l’entreprise. Au démarrage, une jeune compagnie ne vaut pas grand-chose.

« D’autres organismes, comme la Banque de développement du Canada (BDC), évaluent leur votre capacité à rembourser. Autrement dit, votre projet générera-t-il assez d’argent pour la rembourser? Si c’est le cas, elle pourrait vous octroyer un prêt », poursuit Marc Therrien.

Outre Futurpreneur Canada, Femmessor ou le fonds Afroentrepreneurs, une quinzaine d’autres programmes de financement sont accessibles. M. Therrien recommande de se connecter sur les sites de Fundica ou dinfo-entrepreneurs pour trouver « chaussure à son pied ».

Les centres locaux de développement (CLD) — six structures à Montréal, une centaine en régions — peuvent aussi donner un sérieux coup de pouce aux projets de vos clients. Que ce soit sous forme de prêts ou de subventions.

« Au CLD du Centre-Est, nous prêtons jusqu’à 300 000 $ et travaillons notamment avec des partenaires bien établis comme la BDC, Investissement Québec ou Desjardins », dit Jean-François Lalonde, directeur général de l’organisme.

Mais au-delà de l’aspect monétaire, le CLD agit comme un « véritable accompagnateur de jeunes entrepreneurs sur la durée. Depuis l’établissement de leurs plans d’affaires jusqu’aux multiples rondes de financement pour assurer leur croissance », explique M. Lalonde. Avant d’ajouter que « les entrepreneurs ne doivent pas avoir peur de les solliciter pour de l’accompagnement ou d’assister à leurs formations en entrepreneuriat. Nous sommes toujours prêts à les accueillir! »

Commanditaire du Concours québécois en entrepreneuriat depuis plusieurs années, Desjardins soutient les jeunes entreprises par l’entremise du financement Créavenir.

« Recommandé par un de nos partenaires comme le CLD, le projet d’une jeune entreprise pourrait bénéficier d’un prêt maximal de 15 000 $ et recevoir une subvention de 7000 $ consacrée aux services-conseils, à l’accompagnement et à la formation », dit Marc Laurendeau, directeur marketing PME au secteur des entreprises du Mouvement Desjardins. Très populaire auprès des jeunes entrepreneurs, ce programme a déjà été plébiscité par 25 % des boursiers de la Fondation Montréal inc. par exemple.

Pour toutes les entreprises, notamment celles qui débutent, l’institution financière met aussi à disposition des fiches-conseils qui concernent le démarrage, les finances, le marketing, la croissance, etc. « Nous offrons aussi des outils interactifs en ligne », explique M. Laurendeau.

ÊTRE FINANÇABLE : LA BASE

Quand une entreprise est bien gérée, elle obtient plus facilement du financement. Évident, non? Les jeunes entrepreneurs oublient pourtant des règles de base.

• Un bon historique de crédit

Avant de financer une entreprise, ses « futurs parrains » évaluent les compétences de l’entrepreneur et regardent de près son historique de crédit. Alors, aussi bien soigner son dossier de crédit personnel et se préparer à rendre son entreprise finançable.

• Une bonne gestion

Pour les entreprises en croissance et en quête de financement, il faut « s’assurer que la comptabilité est à jour, le paiement des ventes reçu et l’inventaire ajusté », dit Marc Therrien. Selon lui, une bonne gestion financière, une bonne capacité à générer des ventes et des profits, et donc à rembourser, permettra d’obtenir du financement plus facilement auprès d’un investisseur potentiel.

• Une bonne capacité d’adaptation

« Mettre à jour son plan d‘affaires et ses prévisions financières pour s’adapter au programme de financement visé aide aussi », croit Jean-François Lalonde.

Un dernier conseil pour les jeunes entrepreneurs : « Ne soyez pas pressé. Obtenir du financement est toujours plus long que prévu », dit Marc Therrien.

Financement 101

Des idées de sources de financement, proposée par le SAJE


Bruno Geoffroy