D’avocate à entrepreneure, une bonne affaire

Par Bruno Geoffroy | 7 octobre 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
4 minutes de lecture
Lancement Chic Marie / Photo Albert Zablit

Découvrez le parcours peu commun de l’entrepreneure à la tête de la PME montréalaise Chic Marie, qui offre aux professionnels de tous genres la possibilité de louer en ligne des vêtements d’affaires dessinés par des créateurs québécois.

« Avant le lancement de mon entreprise (fin 2014), je travaillais chez Fasken Martineau comme avocate [d’entreprise]. Et, comme beaucoup de mes collègues, je n’avais pas beaucoup de temps pour magasiner et diversifier ma garde-robe. Et ce que je commandais en ligne ne me convenait pas toujours », dit Marie-Philip Simard, la fondatrice et présidente de Chic Marie.

« Au Québec et en Ontario, on peut louer des vêtements de soirée, mais personne ne propose de vêtements d’affaires. J’ai donc décidé de me lancer et de travailler avec des créateurs québécois », explique Mme Simard qui, après avoir accompagné des entrepreneurs en tant qu’avocate, a désormais « les deux mains sur le volant » de sa propre PME.

Actuellement, l’entreprise compte 70 clientes qui, à partir d’un abonnement mensuel de 95 $, peuvent recevoir jusqu’à trois pièces de vêtements par envoi. Dès que la cliente veut changer de tenue, elle retourne celles reçues au préalable par la poste et en commande de nouvelles. En cas de coup de foudre, il est par ailleurs possible d’acheter les morceaux commandés.

UN MARCHÉ POTENTIEL ÉNORME

Au Canada, cette clientèle potentielle de professionnelles, âgées de 25 à 40 ans, représente près de 4,5 millions de femmes. Aux États-Unis, plus de 45 millions. « Aujourd’hui, nous n’avons pas encore assez de stocks, du coup, 500 personnes sont déjà sur ma liste d’attente », dit l’entrepreneure.

Ce succès est dû en partie à un bouche-à-oreille favorable, mais aussi à l’époque actuelle. « L’économie du partage est présente partout (Uber, Spotify, etc.). Nous n’avons plus besoin de posséder les choses. Y avoir accès suffit. »

Son plan d’affaires comporte des objectifs ambitieux. « D’ici 5 à 10 ans, on veut couvrir toute la famille avec notre offre de location. On va commencer par les accessoires, les vêtements de maternité et les “tailles plus”. »

ÉTATS-UNIS : DÉCOLLAGE IMMÉDIAT!

« C’est certain que notre siège social va rester à Montréal, mais je projette de me lancer à Toronto en 2015 et aux États-Unis en 2016 en concentrant notre marketing sur Boston et New York. Nous offrirons des vêtements de créateurs américains et de grandes marques comme Prada, Armani, etc. » Pour le moment, elle n’envisage ni d’exporter son entreprise outre-Atlantique, ni de franchiser sa marque.

Elle l’avoue : sa formation d’avocate lui sert au quotidien, notamment pour les négociations avec les bailleurs de fonds. Cela lui a plutôt réussi. Lauréate nationale 2015 du Concours québécois en entrepreneuriat, boursière de la Fondation Montréal inc., elle a aussi obtenu du soutien financier de la part de Femmessor et du programme Futurpreneur de la Banque de développement du Canada.

« Des prêts et subventions à hauteur de 150 000 $ », se remémore-t-elle. De quoi mettre l’entreprise sur les rails. Aujourd’hui, Marie-Philip Simard est assistée par un comptable, mais elle fera appel aux compétences d’un conseiller en services financiers dès qu’elle aura des investisseurs.

Et cela ne devrait pas tarder. « Actuellement, nous sommes en période de financement. D’ailleurs, j’ai présenté l’entreprise devant 150 investisseurs lors du Demo Day organisé par l’Université McGill le 9 septembre dernier. »

Pour suivre les projets de l’entreprise : son site Web et sa page Facebook.

Bruno Geoffroy