Des casques d’écoute à saveur canadienne

Par Bruno Geoffroy | 14 janvier 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Dans ses oreilles résonnent des sons aux accents d’économie locale et d’écologie. Consommateur responsable, l’ingénieur en mécanique Pierre-Luc Duchesne a lancé la fabrication de casques d’écoute en bois d’érable canadien certifié FSC. Un produit de niche que son entreprise Lukapier compte bien faire entendre.

« L’idée de départ est simple. Avec la consommation de masse, nous sommes inondés de produits jetables souvent faits de plastique, et qui sont mal recyclés. Pourquoi ne pas changer la donne en fabriquant localement des produits plus durables? Revenir aux sources en quelque sorte », explique Pierre-Luc Duchesne

Amateur de musique, de skateboard et de développement durable (membre de One per cent for the planet), le jeune entrepreneur a choisi de jeter son dévolu sur les casques d’écoute. Oubliez tout de suite les populaires Beats by Dr Dre ou les Sennheiser! Pierre-Luc Duchesne travaille en finesse avec des matériaux bruts : érable dur canadien et cuir approvisionnés à proximité.

« J’ai choisi un produit assez compliqué pour qu’on ne puisse pas le copier, mais aussi pour prouver que l’on n’est pas obligé de tout fabriquer en Asie. Dans notre cas, nos fournisseurs sont tous locaux (à part les câbles et les haut-parleurs en provenance d’Asie). L’aspect économique et social de l’entreprise est important à mes yeux. »

Aux yeux de ses clients aussi. Il parvient à les atteindre par l’entremise d’une publicité ciblée et d’un modèle d’affaires axé sur la vente en ligne. Et qui dit marché de niche dit marché international. Un marché qu’il a su apprivoiser notamment avec un produit phare : des écouteurs fabriqués à l’aide du bois de planche de skate recyclée (de l’érable)! Une 2e vie pour le bois, un look incroyable pour le produit final. En filigrane, l’image de marque de l’entreprise.

Toucher du bois

« Notre financement s’est fait en deux volets. D’un côté, le plan d’affaires nous a permis de bénéficier de l’appui de banquiers, d’une subvention de Desjardins et de l’aide en temps et en argent du CLD Bromont-Missisquoi. De l’autre, nous avons lancé une campagne de sociofinancement sur Kickstarter au printemps. » L’objectif de départ fixé à 25 000 $ a été largement atteint, puisque 45 000 $ ont été amassés. De quoi mettre sur orbite le projet.

Même si un conseiller financier pourrait l’aider à mener sa barque dans l’avenir, Pierre-Luc Duchesne reconnaît que « les gens qui conseillent au démarrage d’entreprise dans les institutions bancaires n’ont pas forcément une connaissance approfondie du domaine, ni même la compréhension des processus d’innovation. Ils ne voient encore que les chiffres! » Conseillers, vous êtes prévenus.

Cette année, l’entrepreneur aura écoulé 300 casques d’écoute et, pour s’agrandir, son entreprise de deux personnes (seul Pierre-Luc est à temps plein) va travailler sur ses coûts de production.

« Il faudra aussi changer de local de production et s’équiper un peu plus, notamment pour améliorer notre banc de test, dit Pierre-Luc Duchesne. Je possède déjà un réseau de gens prêts à investir pour nous amener à un autre niveau : offrir le produit dans des boutiques spécialisées, par exemple. » À moyen terme, il vise 1500 ventes et envisage de proposer un nouveau modèle d’ici 3 ans. Quand le casque d’écoute sort du bois…

Pour suivre les projets de l’entreprise : le site Web ou Facebook

Bruno Geoffroy