Difficile de décrocher du travail 

Par La rédaction | 29 avril 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Après 24 mois de pandémie, le moral des travailleurs canadiens n’est pas au beau fixe. Plus du quart (28 %) d’entre eux disent avoir du mal à décrocher après leurs heures de travail. Un grand nombre d’entre eux (40%) se sentent épuisés mentalement ou physiquement à la fin de la journée, rapporte LifeWorks.

L’Indice de santé mentale mensuel des travailleurs au pays reste inférieur au score de référence antérieur à 2020 pour un 24e mois de suite, selon LifeWorks, qui sonde tous les mois le moral des employés canadiens. En mars, le score de santé mentale des travailleurs s’établit à -10,5, près de 9 points inférieurs à la moyenne nationale.

L’épuisement professionnel se traduit par un manque de concentration et de motivation chez les employés, selon la firme, qui a interrogé près de 3000 répondants au pays du 3 au 20 mars. Ainsi, plus du quart (27 %) des travailleurs se plaignent d’avoir de la difficulté à se concentrer au travail. Ce groupe obtient un score de santé mentale de -29,1 points, soit près de 19 points sous la moyenne nationale.

Le tiers des travailleurs interrogés disent avoir de plus en plus de difficulté à se motiver au travail, une situation qui touche aussi les gestionnaires, plus susceptibles d’avoir de la difficulté à se concentrer.

Près du quart des travailleurs affirment que le fait que leur gestionnaire et leurs collègues continuent de communiquer avec eux après les heures normales de travail les empêche de décrocher. Une majorité d’entre eux (51 %) attribuent également leur difficulté à passer à passer à autre chose à la surcharge de travail durant la journée. Les moins de 40 ans sont davantage affectés par cette situation que leurs aînés. Ils sont 70 % plus nombreux que ceux de plus de 50 ans à être incapables de s’arrêter.

L’IMPACT DU TÉLÉTRAVAIL

« L’incapacité à décrocher du travail n’est pas une préoccupation nouvelle, mais avec le télétravail et le travail hybride, le phénomène atteint des sommets inquiétants. Les employeurs commencent à se rendre compte que les répercussions des perturbations pandémiques sur la santé mentale ne sont pas près de disparaître », souligne Stephen Liptrap, président et chef de la direction de LifeWorks, dans un communiqué.

Il signale également que les bienfaits de la flexibilité au travail peuvent facilement être gâchés si une démarcation claire n’est pas établie entre le lieu de travail et la maison.

Le cynisme et les conflits représentent également des indicateurs d’épuisement, ajoute Paula Allen, directrice mondiale et première vice-présidente, Recherche et mieux-être global de la firme.

Elle estime notamment que ces enjeux posent un risque important pour la culture organisationnelle et la productivité au sein des organisations. « C’est un enjeu de santé, de productivité, d’engagement et de rétention », conclut-elle.

LE RISQUE FINANCIER S’AMÉLIORE

Depuis janvier 2021, la santé psychologique globale des Canadiens fluctue. Après avoir chuté d’août à octobre 2021, elle s’est légèrement améliorée en novembre, puis a baissé de nouveau en décembre 2021 et en janvier 2022 pour se situer à -4,5 sous le score de référence antérieur à 2020. L’indice a atteint un creux en février 2022 en s’établissant à -4,8, mais s’est amélioré de 1,3 point en mars.

Les scores relatifs à la dépression, à l’anxiété, à la productivité au travail et au risque financier ont baissé depuis février 2022. Le score relatif au risque financier, qui mesure le niveau du fonds d’urgence des participants, s’est notamment amélioré depuis avril 2020. En février 2022, il avait gagné 1,8 point pour atteindre 5,5 points au-dessus de l’indice de référence de 2020. Malgré une baisse pour s’établir à 4 points en mars 2022, le score relatif au risque financier demeure globalement le plus élevé de tous les critères mesurés par l’indice de LifeWorks relativement à la santé mentale.

Scores de l’Indice de santé mentale (Mars – février 2022)

Dépression : -12,2 ; -12,0

Optimisme : -11,7 ; – 12,4

Anxiété : -11,4 ; -11,3

Productivité : -10,7 ; -10,1

Isolement : -10,4 ; -10,6

Santé psychologique : -3,5 ; -4,8

Risque financier : 4,0 ; 5,5

(Source : LifeWorks)