ESG : les entreprises familiales à la traîne

Par La rédaction | 26 février 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : lightwise / 123RF

Alors que la pandémie oblige à changer les façons de faire, les entreprises familiales doivent donner davantage la priorité aux critères ESG (environnement, société et gouvernance) au risque de rater le coche, estime PwC qui vient de publier les résultats de sa 10e enquête mondiale sur les entreprises familiales.

L’enquête a été menée alors que les entreprises naviguaient dans un contexte d’affaires perturbé par la COVID-19. Selon PwC, face aux bouleversements que la situation a entraînés, il y a nécessité pour l’ensemble des entreprises de prioriser l’agenda ESG et de repenser leur contribution en matière de lutte aux changements climatiques, à des pratiques commerciales durables et à la société. Néanmoins, seulement 37% des entreprises familiales, en moyenne, ont mis en place une stratégie de développement durable.

À ce chapitre, les entreprises asiatiques auraient une longueur d’avance. Près de 80 % des chefs d’entreprises interrogées en Chine continentale et 78 % au Japon ont déclaré « placer la durabilité au cœur de toutes [leurs] actions », contre 23 % aux États-Unis et 39 % au Royaume-Uni.

PASSER À L’ACTION

Les entreprises familiales s’engagent, mais différemment des autres. « [Elles] ont une approche plus traditionnelle de la contribution sociale », a expliqué Peter Englisch, directeur mondial des entreprises familiales chez PwC.

Elles ne subissent pas la même pression que les entreprises cotées en bourse pour rendre compte de leurs efforts concernant la durabilité et les questions ESG.

« Les entreprises familiales doivent s’adapter à l’évolution des attentes et, si elles ne le font pas, elles créent un risque commercial potentiel. Il ne s’agit pas simplement de s’engager à faire le bien, mais de fixer des objectifs qui ont du sens et d’indiquer clairement leurs valeurs et leurs intentions lorsqu’il s’agit d’aider les économies et les sociétés à reconstruire en mieux », a ajouté M. Englisch.

Le moment est venu de passer à l’action, non plus seulement s’engager, affirment les auteurs de l’enquête. Celle-ci a été menée auprès de 2 801 chefs d’entreprises familiales répartis sur 87 territoires entre le 5 octobre et le 11 décembre 2020.

RETARD TECHNOLOGIQUE

Un autre aspect préoccupant révélé par l’enquête : les entreprises familiales accusent un retard en matière de transformation numérique. Même si celles-ci continuent de croire que la numérisation est une priorité absolue, seule une entreprise sur cinq affirme que son parcours de transformation numérique est avancé. Plus de 60 % des répondants ont déclaré que leurs capacités numériques n’étaient « pas solides », et 19 % ont affirmé qu’elles y travaillaient.

Selon Peter Englisch, « posséder de solides capacités numériques favorise la flexibilité et le succès ».

Les entreprises doivent « tirer parti de l’expérience et des idées innovantes des nouvelles générations pour définir les priorités de leur transformation numérique », ajoute-t-il.

RENFORCER LA GOUVERNANCE

Les entreprises gagneraient aussi à renforcer leur gouvernance en se dotant d’une structure. Bien que 79 % indiquent qu’elles ont une certaine forme de procédure ou de politique de gouvernance en place, les chiffres baissent radicalement quand il s’agit d’aspects importants comme de disposer d’une constitution ou d’un protocole familial (un peu plus d’un quart d’entre elles déclarent en avoir une), et seulement 15 % ont mis en place des mécanismes de résolution des conflits.

Des éléments qui inquiètent les organismes de réglementation alors que nombre d’entreprises passeront le flambeau à la prochaine génération au cours des cinq prochaines années.

Il est essentiel que les entreprises prennent l’initiative de mettre en place des processus formels pour assurer la stabilité et la continuité à long terme, souligne M. Englisch.

Enfin, l’enquête a démontré que les entreprises familiales ont fait preuve de résilience face à la COVID-19. Moins de la moitié (46 %) s’attendent à une baisse des ventes en cette période de pandémie. Bon nombre sont optimistes quant à leur capacité à poursuivre leur croissance en 2021 et 2022.

La rédaction