Face à Trump, le Canada doit réviser ses priorités commerciales

Par La rédaction | 19 avril 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Face au protectionnisme prôné par le président des États-Unis, Donald Trump, le Canada doit réorienter ses priorités en matière de commerce international et d’économie, soutient le Conference Board du Canada.

Bien que l’ordre du jour économique de Trump continue de changer et n’est pas encore pleinement défini, une période difficile s’annonce pour le Canada, qui doit réagir « en menant une politique activiste », affirme Glen Hodgson, associé principal du groupe de recherche.

« Les relations commerciales du Canada avec les États-Unis ont stagné au cours de la dernière décennie, et la vision protectionniste de Trump nous donne l’occasion de nous interroger sur ce qui attend le Canada en matière de commerce international, d’investissement et d’immigration », dit-il.

CARREFOUR COMMERCIAL INTÉGRÉ

En réponse à la vision protectionniste de l’administration américaine, le Canada pourrait se positionner en facilitateur commercial et devenir un carrefour ouvert et intégré du commerce international et des investissements étrangers, avance le Conférence Board. Comment? En offrant un accès libre de droits aux marchés américain et européen. Les entreprises asiatiques, en particulier, pourraient être tentées d’investir davantage au Canada pour obtenir un accès exempt de droits à ces deux marchés.

Le Canada devrait cependant en faire davantage pour rehausser son attrait auprès des investisseurs étrangers, notamment en simplifiant le processus d’examen des investissements; en clarifiant les aspects qui apportent un avantage net au Canada; et en harmonisant les efforts des différents paliers gouvernementaux visant à attirer les investissements.

MODERNISATION DE L’ALÉNA

Lors des négociations sur la réforme de l’ALÉNA qui pourraient s’ouvrir dans les prochains mois, le Canada devra à la fois chercher à préserver les gains réalisés et mener son propre ordre du jour.

Les priorités du Canada au regard d’une mise à jour de l’ALÉNA pourraient comprendre la réduction de barrières non tarifaires; le libre-échange des services; un plus grand nombre de normes réglementaires communes ou une reconnaissance mutuelle de différentes approches ayant le même objectif; ainsi que la désignation en tant que fournisseur d’énergie privilégié dans un marché énergétique nord-américain intégré.

VISION MONDIALE

Comme le Canada diversifie progressivement ses exportations, ses importations et ses flux d’investissement par rapport aux États-Unis, il devrait chercher à conclure des accords de libre-échange avec d’autres régions, notamment les pays riverains du Pacifique et les nations asiatiques à forte croissance, estime le Conference Board.

Le pays pourrait par exemple conclure de nouvelles ententes bilatérales et régionales avec un certain nombre de pays prioritaires. Un Partenariat transpacifique sans les États-Unis pourrait s’avérer une option. Des négociations ont déjà été engagées avec l’Inde, et pourraient démarrer avec d’autres candidats dont le Japon, le Mexique (si l’ALÉNA échoue), le Royaume-Uni (une fois que le processus du Brexit sera terminé) et la Chine. Les relations commerciales pourraient également être renforcées avec les pays avec lesquels des accords bilatéraux de libre-échange ont déjà été signés, à commencer par la Corée du Sud.

La rédaction