Hausser le salaire minimum « fait plus de mal que de bien »

Par La rédaction | 9 mars 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Augmenter le salaire minimum aurait un impact limité sur la réduction de la pauvreté, suggère une nouvelle étude de l’Institut Fraser.

L’explication est simple : 88 % des travailleurs canadiens au salaire minimum ne vivent pas dans des ménages à faible revenu tels que définis par Statistique Canada. La majorité d’entre eux (près de 60 %) seraient en fait des adolescents ou des jeunes adultes âgés de 15 à 24 ans qui en sont à leur premier emploi. Pas moins de 85 % d’entre eux vivraient chez leurs parents, tandis que 20 % habiteraient avec un conjoint salarié.

En réalité, seulement 2 % des travailleurs canadiens au salaire minimum sont des parents vivant seuls avec au moins un enfant.

« La perception selon laquelle le travailleur au salaire minimum typique est un père ou une mère monoparentale qui a de la difficulté à joindre les deux bouts ne correspond pas aux faits », soutient Charles Lammam, directeur des études fiscales à l’Institut Fraser.

Rappelons que la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante dénonce la hausse du salaire minimum, estimant qu’elle vient gruger l’argent disponible dans la masse salariale des PME sans être efficace pour aider les travailleurs les plus démunis.

EFFETS PERVERS

Une hausse importante du salaire minimum pourrait avoir pour effet de faire chuter considérablement les opportunités d’emploi pour les travailleurs peu qualifiés, poursuit l’institut. Concrètement, une augmentation de 10 % du salaire minimum réduirait entre 3 % et 6 % le taux d’emploi de ces travailleurs.

Pour ces raisons, « le salaire minimum n’est pas efficace pour réduire la pauvreté, et peut même, dans certains cas, faire plus de mal que de bien », souligne le rapport.

Quelle est la solution dans ce cas? L’instauration d’un crédit d’impôt remboursable permettant aux travailleurs à faible revenu de conserver une plus grande proportion de leurs gains dans leurs poches, propose l’institut.

En 2015, toutes les provinces canadiennes ont haussé leur salaire minimum, à l’exception du Nouveau-Brunswick.

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