La chute du huard entraîne les PME dans son sillon

Par La rédaction | 11 novembre 2015 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Contrairement à certaines idées préconçues, peu de PME ont pu profiter du déclin du dollar canadien, selon un nouveau sondage de la Banque CIBC.

Plus du tiers (37 %) des PME interrogées dans le cadre de ce sondage ont au contraire affirmé qu’elles souffraient de la chute du huard. En réalité, seulement 19 % des répondants considèrent en avoir tiré profit, tandis que la majorité d’entre eux (44 %) sont d’avis que la dépréciation de la devise n’a pas eu d’incidence sur leurs activités.

Le huard a fortement reculé par rapport au dollar américain au cours des trois dernières années, perdant près de 30 % de sa valeur après avoir atteint un sommet de 1,04 $ US en septembre 2012. Il a touché un creux d’environ 0,74 $ en septembre dernier.

« Bien qu’un propriétaire de petites entreprises sur cinq en ait tiré des avantages, ils sont beaucoup plus nombreux à éprouver des difficultés. Cependant, ceux qui planifient de façon proactive dès maintenant pourraient atténuer les conséquences négatives des variations du taux de change », estime Shelley Swanlund, vice-présidente, Services bancaires aux entreprises et chef, PME à la Banque CIBC.

PEU D’ENTREPRISES SE PROTÈGENT CONTRE LES FLUCTUATIONS

Un autre sondage de l’institution financière avait constaté que 65 % des propriétaires de PME n’avaient pris aucune mesure pour se protéger des variations des taux de change.

Pour éviter de compromettre leur capacité concurrentielle, Mme Swanlund suggère aux entreprises qui achètent des produits ou des services aux États-Unis d’ouvrir un compte en dollars américains. Ce compte peut leur permettre de régler des factures et leur donner la possibilité de convertir des fonds lorsque le huard augmente, comme au cours des dernières semaines alors que la valeur du dollar canadien a bondi de 5 %.

D’autres solutions peuvent être envisagées pour faire face aux fluctuations monétaires, comme l’utilisation de stratégies de couverture contre les risques de change et l’accès à des capitaux pour surmonter les variations des flux de trésorerie. Les PME devraient également être en mesure de résister aux fluctuations temporaires des flux de trésorerie en ayant accès à un fonds d’urgence, qu’il s’agisse d’économies qui y sont accumulées ou d’une marge de crédit.

Shelley Swanlund suggère finalement aux PME canadiennes d’axer davantage leurs activités sur les exportations pour profiter de la baisse du dollar canadien, surtout dans un contexte de ralentissement du marché intérieur et de reprise de l’activité économique aux États-Unis.

La rédaction