La dépression fait des ravages en milieu de travail

Par La rédaction | 10 février 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Sans une forte culture de prévention des troubles de santé mentale au sein de leur organisation, les employeurs s’exposent au désengagement et à une importante baisse de productivité de leurs employés, révèle une nouvelle enquête nationale de Morneau Shepell.

Selon les médecins généralistes interrogés, la dépression est devenue le principal problème de santé qui affecte les Canadiens, à égalité avec l’hypertension artérielle et loin devant les troubles musculosquelettiques.

Par ailleurs, 63 % des médecins répondants ont déclaré que la dépression, les troubles anxieux et les troubles de stress sont les problèmes qui affichent la plus forte croissance depuis deux ou trois ans.

L’enquête fait également une constatation peu étonnante : les troubles de santé mentale affectent négativement la productivité des employés. Ainsi, 82 % des employés répondants qui avaient mentionné être aux prises avec un problème de santé mentale et 67 % de ceux qui avaient déclaré des symptômes de stress ont affirmé que cela avait une incidence sur leur travail.

Et qu’en est-il des employés aux prises avec des problèmes de santé physique? Seulement 53 % d’entre eux affirment que cela a une incidence sur leur travail.

ABSENCES NON SIGNALÉES

Les problèmes de santé mentale sont bien souvent associés à des niveaux élevés d’absentéisme. Pas moins du quart des employés (26 %) ont déjà pris un congé en raison d’un niveau de stress élevé au travail.

Or, la vaste majorité des employés (64 %) qui se sont absentés en raison d’un trouble de santé mentale ne l’ont pas signalé officiellement et ont plutôt donné d’autres raisons pour justifier leur absence, ce qui laisse sous-entendre que la stigmatisation est encore largement répandue dans les milieux de travail.

« Sans un système qui permet de mesurer efficacement les jours d’absences occasionnels, les entreprises perdent beaucoup d’informations et ne peuvent pas savoir quels employés elles doivent aider », explique Claudine Ducharme, associée, Services-conseils en santé, Région Est du Canada chez Morneau Shepell.

STRESSÉS ET DÉSENGAGÉS

En plus d’afficher un niveau d’absentéisme plus élevé, les employés très stressés sont généralement moins engagés. L’enquête a montré que plus des deux tiers (67 %) des employés hautement engagés rapportaient avoir une santé mentale excellente ou très bonne, comparativement à moins de la moitié (35%) des employés qui ne sont pas engagés.

« On peut se demander si c’est le faible niveau d’engagement qui est causé par le stress, ou alors le stress qui est causé par le faible niveau d’engagement, mais dans les deux cas, la solution passe par l’implantation d’une culture de prévention des problèmes de santé mentale », affirme Claudine Ducharme.

De plus, il semblerait que le stress au travail ait de plus grandes répercussions sur l’engagement que le stress personnel. En effet, 47 % des employés qui ne sont pas engagés ont fait état de stress extrême au travail, mais seulement 18 % de ceux-ci ont déclaré un stress personnel extrême.

Et quels sont les principaux facteurs de stress au travail? Les problèmes émotionnels ou interpersonnels, ont répondu 60 % des employés. Ceux-ci incluent notamment la culture de l’entreprise, la communication et les conflits.

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